La chanteuse Hoshi victime de cyberharcèlement lesbophobe: un seul homme au tribunal ce vendredi

"Ici la haine tue, putain, je n'comprends pas / Pourquoi moi, je leur sers d'appât?" Il y a quelques jours, la chanteuse Hoshi dévoilait son dernier titre Je partirai dans lequel elle évoque ses angoisses. Une actualité personnelle et musicale qui coïncide à une réalité judiciaire: un homme accusé d'avoir harcelé l'artiste sur les réseaux sociaux comparaît ce vendredi.

Le 13 janvier dernier, dans un long message posté sur Twitter, Hoshi révélait avoir eu "peur à chaque fois" qu'elle montait sur scène, peur de se faire "agresser". La faute à trois ans de cyberharcèlement subi par l'artiste, nommée aux Victoires de la Musique dans la catégorie "Révélation scène" en 2020. C'est sa performance lors de cette cérémonie qui avait marqué le point de départ de cette vague de messages haineux reçus par la jeune femme de 26 ans.

"Sale LBGT", "tu mérites pas de vivre", "t'es une sous femme", "on va suicider ton compte"... Ce type de message, Hoshi dit en avoir reçu des milliers après son interprétation de son titre Amour censure aux Victoires de la Musique au terme de laquelle elle embrassait l'une de ses danseuses.

"Harceleur en meute"

Face à cette vague homophobe dont elle a été victime, la jeune femme a porté plainte en mars 2020 pour "harcèlement moral et sexuel en meute", "menaces de mort et de viols", "injures aggravées" et "provocation à la haine".

Au terme de l'enquête sous l'égide du pôle national de lutte contre la haine en ligne, un homme a été identifié et sera jugé pour "harcèlement moral en raison de l’orientation sexuelle de la victime", commis entre le 14 février 2020 et le 11 mars 2020 sur Hoshi.

"On va te saigner sale truie", "gouine", "on t'avait prévenu"... Selon nos informations, l'homme, jeune majeur au moment des faits, a envoyé de nombreux messages en privé à la jeune femme. Lorsque celle-ci le bloquait, il créait de nouveaux comptes. Sur un forum, il avait également invité d'autres internautes à insulter la chanteuse.

Provocateur, en garde à vue, il a avancé le fait qu'il était dans une période difficile et mis en avant qu'il ne s'agissait "que de mots".

"C'est l'exemple type du harceleur en meute", déplore une source proche du dossier.

D'autres auteurs ont bien été identifiés, tous mineurs. Il appartient alors aux parquets locaux, en fonction du lieu de résidence de l'adolescent, de décider de les poursuivre ou non. De nombreux messages ont également été effacés, rendant impossible l'identification de leurs auteurs.

Un seul auteur au tribunal ce vendredi

En janvier, la chanteuse dénonçait sur Twitter le fait qu'une seule personne se retrouvera ce vendredi devant le tribunal.

"En France, on peut menacer les gens, tenir des propos homophobes et sortir librement dans la rue parce que la justice ne fait rien", déplorait la jeune femme

Hoshi révélait alors vivre un "enfer psychologique et physique". Elle affirme avoir eu 28 jours d'ITT (incapacité totale de travail), avoir dû déménager et avoir perdu 10 kilos à cause de ces menaces et insultes.

"Moi qui aime tant mon pays, je viens de perdre foi en sa justice", écrivait encore la jeune femme, lançant un appel à Emmanuel Macron: "Sauvez-nous tant qu’il est encore temps, n’attendez pas que ça finisse mal avant de vous intéresser aux dossiers".

"(La police dit) qu'il n'y a plus de moyens. Quand il y a des peines qui sont appliquées, il faut qu'elles soient beaucoup plus fermes pour enlever l'envie aux gens de recommencer, et donner des idées à certains. Si les peines ne sont pas appliquées, ça recommence", évoquait-elle en avril dernier sur le plateau de Quotidien.

En décembre dernier, 11 personnes ont été condamnées à des peines de trois à six mois de prison avec sursis pour le harcèlement en ligne dont a été victime le chanteur Eddy de Pretto en juin 2021 après avoir chanté à l'église Saint-Eustache, dans la capitale.

Article original publié sur BFMTV.com