Le chef Alain Ducasse au JDD : « La cuisine française doit rester​ vivante et diverse »

Auréolé de 21 étoiles à la veille du Covid, Alain Ducasse a survécu à tout : aux modes, aux critiques gastronomiques, à un accident d’avion, à la tremblante du mouton, à la vache folle, à l’obsession de la cuisine virtuelle. À 66 ans, il veut faire école. Former les chefs qui feront évoluer la cuisine de demain, fonder des manufactures (chocolat, café, glaces, biscuits) et partager son savoir-faire. Son dernier projet ? Reprendre et aménager la Maison du peuple de Clichy pour en faire un temple de l’apprentissage, de la gastronomie et du goût. Un projet qui « l’obsède comme aucun autre jusqu’ici », témoigne l’un de ses fidèles lieutenants. En attendant, Alain Ducasse passe à table en publiant ses Mémoires, Une vie de goûts et de passions (JC  Lattès). L’occasion de rendre à ses maîtres un peu de ce qu’ils lui ont enseigné, et surtout de tracer les grandes lignes de la gastronomie et de la création de demain.

La haute gastronomie a-t-elle encore un sens dans un monde qui prône la sobriété, encense les locavores et pointe du doigt les mangeurs de viande ?
Et comment ! Bien se nourrir est plus que jamais à l’ordre du jour. Réfléchir à ce qu’on mange et à l’impact de nos pratiques ne fait absolument pas disparaître le plaisir.

Vous revendiquez l’invention du concept de naturalité, nouvelle marotte de la gastronomie française. Encore une mode, comme la nouvelle cuisine ou la cuisine moléculaire, ou un vrai changement d’époque ?
Je n’ai pas besoin de la revendiquer puisque chacun ...


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