Yahoo Actualités Les chiffres édifiants de la pollution plastique dans les océans
"12 millions de tonnes de déchets arrivent dans les océans chaque année", a mis en garde sur BFMTV ce samedi Diane Beaumenay-Joannet, responsable plaidoyer pour l'ONG Surfrider Foundation Europe. Des chiffres de la pollution plastique qui pourraient même "tripler d'ici à 2060".
Pollution plastique "généralisée" dans l'océan
Les chiffres sont impressionnants. "On a 5000 milliards de plastiques qui flottent dans l'océan actuellement" et 90% des espèces "contaminées à la pollution plastique", alerte-t-elle. Cette pollution est "généralisée", ce qui signifie qu'elle "ne disparaît jamais, puisqu'elle va se dégrader en micro et nano particules".
Mais ce plastique n'arrive pas tout seul dans les eaux mondiales. Il est issu de nos produits du quotidien, comme les "emballages à usage unique, produits à usage unique, avec les pailles, les couverts", explique Diane Beaumenay-Joannet.
De nombreux micro plastiques sont également présents dans de nombreux objets du quotidien, comme dans nos vêtements, dans le bâtiment... "On a du plastique absolument partout", d'autant que cette manière n'est pas onéreuse, a-t-elle résumé.
Conséquences sur la santé humaine
Si les espèces marines pâtissent de cette pollution nocive pour elles, les humains paient également les conséquences de l'omniprésence du plastique. "On va ingérer du plastique, des nano particules de plastique, invisibles, qui peuvent avoir des conséquences sur la santé", selon Diane Beaumenay-Joannet.
"Ces plastiques contiennent des éléments chimiques toxiques et des perturbateurs endocriniens, qui peuvent porter atteinte à notre santé sur le long terme", détaille-t-elle.
Pour l'ONG, c'est "le système, qui est basé sur les énergies fossiles, qui est la base du plastique", qui est responsable de cette pollution édifiante. Diane Beaumenay-Joannet pointe toutefois également la responsabilité des "industriels qui mettent sur le marché un produit polluant", et celle des États qui devraient "venir contrôler et encadrer cette pollution pour limiter les risques à la fois pour la biodiversité et pour la santé humaine".
Négociations sur un futur traité mondial
Des représentants d'États se sont par ailleurs mis autour de la table ce samedi, dans le cadre d'un sommet organisé par la France à l'Unesco afin de donner de l'élan aux délicates négociations sur un futur traité mondial qui reprennent lundi à Paris.
Il faut notamment "éliminer le plastique à usage unique (...) c'est 40% de la production mondiale qui est franchement inutile", a notamment déclaré la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna en amont des débats.
Le plastique pose aussi problème pour son rôle dans le réchauffement climatique: il représentait 1,8 milliard de tonnes de gaz à effet de serre en 2019, 3,4% des émissions mondiales, chiffre qui pourrait plus que doubler d'ici 2060 selon l'OCDE. En avril au Japon, le G7 s'est fixé comme objectif de réduire à zéro les rejets plastiques dans l'environnement d'ici 2040.
