Ciccolunghi, président fantôme…

Que le contraste est saisissant entre un Labrune omniprésent, médiatiquement, sportivement et un Giovanni Ciccolunghi, nouveau président de l’OM, totalement inaudible dans un contexte où il ne fait pas bon se mettre en avant. Décryptage.

Ciccolunghi, président fantôme…

Mercredi après-midi, conférence de presse au centre d’entraînement Louis-Dreyfus à 48 heures de Marseille / Lorient et une séquence toujours aussi surprenante… Franck Passi, interrogé à propos de sujets sur lesquels il n’a que peu d’informations : la vente du club, le projet Lopez, le retour de Bielsa… Passi Incarnant aujourd'hui le club à lui seul pendant que son président Ciccolunghi, aux abonnés absents, posait à la Commanderie aux côtés de Jean-Paul Belmondo et Charles Gérard, venus assister au dernier entraînement olympien… Passi qui se démène pour défendre une institution si fragile.

Alors, depuis son intronisation il y a un mois, à quoi se résume l'action de « Cicco » ? A 73 ans, l'ancien restaurateur donne la fâcheuse impression de découvrir le football. Qu’il est loin le temps des Diouf et d’autres présidents marseillais maîtrisant leur sujet. L’ancien patron d’Adidas Russie semble complètement dépassé et fuit les micros, encore plus en jour de défaite. Ciccolunghi était présent dans les tribunes du Roudourou dimanche dernier aux côtés du nouveau directeur sportif, Gunter Jacob. Mais après la défaite marseillaise, les deux dirigeants ont disparu, sans adresser le moindre mot aux journalistes attendant une réaction après cette nouvelle désillusion. Nos confrères de La Provence ont même stigmatisé l’attitude de ce duo pas comme les autres et incapable d’assumer. « Très discret depuis son arrivée au club, le tandem mis en place par Margarita Louis-Dreyfus s’est encore un peu plus refermé sur lui-même à Guingamp. À la sortie du stade, ces deux-là ont en effet soigneusement évité les journalistes, comme ils l’avaient déjà fait contre Toulouse la semaine passée » !

A son arrivée en terre marseillaise, le nouveau président avait de suite tenu à rassurer ses joueurs : « Je suis très heureux d'être ici avec vous, car tout l'espoir repose sur vous. Je voudrais aussi remercier Franck (Passi) et Gunter (Jacob). Je viens d'être nommé président, et je dois apprendre beaucoup de choses. Vous connaissez la situation, le management essaie de faire le maximum pour avoir une équipe dont chacun de vous peut être fier et pour vous permettre de jouer au mieux. Ma porte est toujours ouverte, je m'intéresse à tout et je veux connaître tout le fonctionnement. Si vous avez un problème, je ferai tout ce que je peux pour vous aider ».

Discours de façade pour un président qui a besoin de résultats pour survivre mais avec une équipe délestée de ses meilleurs joueurs vendus cet été (Batshuayi, Mandanda et Mendy) et plongée dans l’imbroglio Diarra, que peut-il bien faire ? Au moins faire acte de présence et livrer des éléments de langage en temps de crise. Le président d’une équipe à la dérive, un intérimaire qui ne fera d’ombre à personne et là uniquement pour favoriser la vente du club évidemment.

Antoine GRYNBAUM