Un clash entre Blanquer et les insoumis illustre les divergences sur la laïcité

Echanges tendus à l'Assemblée nationale et messages comminatoires sur Twitter ont illustré ces derniers jours les profondes différences entre la ligne du gouvernement en matière de laïcité à l'école, incarnée par Jean-Michel Blanquer, et la France insoumise.

Deux visions de la laïcité s'affrontent sur le terrain politique depuis l'attentat commis contre le professeur d'histoire Samuel Paty à Conflans-Saint-Honorine. A l'Assemblée nationale, mardi, cette opposition est apparue plus vive que jamais lors d'un échange entre le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière et Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l'Education nationale a multiplié les attaques contre ce qu'il appelle l'«islamo-gauchisme», un «courant de pensée» qui selon lui «fait des ravages à l'université». Une vision partagée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui voit un «lien réel» entre la France insoumise, le parti de Corbière, et les «islamo-gauchistes».

L'élu insoumis a vivement interpellé le ministre de l'Education nationale sur ses propos. «Vous vous êtes cru crédible d'endosser le costume du défenseur de l'école publique et laïque. Mais je dois le dire ce costume ne vous va pas. Car c'est vous qui avez fait du mal l'école publique ces quinze dernières années», a lancé Alexis Corbière, avant d'égrener une série de décisions dont Jean-Michel Blanquer aurait été responsable dans ses fonctions présentes et passées : réduction du nombre d'enseignants entre 2007 et 2012, soutien aux écoles confessionnelles. «La liste est longue de tous vos mauvais coups contre l’école laïque, et voilà que vous ciblez maintenant l’université française, qui deviendrait le lieu du développement dangereux d’une théorie islamo-gauchiste que vous ne savez pas définir», a tonné le député. «La Conférence des présidents d’université vous a répondu avec clarté : "Non, les universités ne sont pas des lieux où se développe une idéologie qui mène au pire; non, les universités ne sauraient être tenues pour complices du(...)


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