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Des concerts, des restaurants, des festivals…, mais pas de main-d’œuvre pour les faire tourner

“À la recherche de collaborateurs !” Avec son fond jaune canari et sa tong turquoise en guise de point d’exclamation, l’édition du 23 juin de Die Zeit semble festive et estivale. Elle met pourtant en lumière une réalité autrement plus grise : les difficultés à embaucher pour les secteurs allemands de la restauration, du tourisme et de l’événementiel.

“Des vacances, des concerts, des restaurants : tout cela serait tellement bien, si on ne manquait pas de personnel”, commente l’hebdomadaire de Hambourg.

“Où sont les travailleurs ? Et vont-ils revenir [sur le marché de l’emploi] ?”

Contrairement aux États-Unis, l’Allemagne n’a pas vécu de phénomène de “grande démission” lié à la crise sanitaire, analyse le titre de centre gauche, qui y voit une conséquence du système d’aides aux entreprises allemand. Mais la pandémie de Covid-19 a tout de même eu “des effets durables sur le parcours professionnel de nombreuses personnes, et par là même sur l’économie tout entière”.

Cuisiniers, serveurs et ex-employés de festivals et d’aéroports se sont tournés vers des secteurs “qui résistent davantage aux crises”, comme les services publics, notamment postaux. D’autres ont opté pour le commerce de détail ou se sont mis à travailler dans des centres de test et de vaccination, selon les données de l’Institut allemand du marché du travail et de la recherche professionnelle (Instituts für Arbeitsmarkt- und Berufsforschung). Le journal résume :

“À défaut de ‘grande démission’, on observe en Allemagne un phénomène voisin que les chercheurs américains appellent ‘the great reshuffle’, c’est-à-dire ‘le grand remue-ménage’.”

Un changement rapide et radical

En Allemagne, cela pose un problème, parce que la transition a été “abrupte”, juge la Zeit. La crise sanitaire a modifié les dynamiques d’embauche en seulement quelques jours, à cause des confinements. “Il n’est donc pas étonnant que presque tous les spécialistes tablent sur la persistance de ces changements pendant encore un certain temps.”

D’autant que le manque de personnel pèse sur les conditions de travail. Dans certains secteurs, la diminution des effectifs était déjà à l’œuvre avant la pandémie. Le Statistische Bundesamt, l’institution fédérale chargée des statistiques, a par exemple noté une baisse des contrats d’apprentissage en cuisine de plus de 45 % entre 2010 et 2019. Mais elle est aujourd’hui à un niveau critique. “Les employeurs s’arrachent les personnes qui travaillent encore dans ce secteur.”

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