La condition de Binet avant une intersyndicale avec Macron
POLITIQUE - « Je suis en colère » a déclaré Sophie Binet sur les marches du perron de Matignon. La secrétaire générale de la CGT était la dernière des leaders syndicaux à s’entretenir avec la Première ministre ce 17 mai. Sophie Binet a expliqué avoir refusé la proposition d’Élisabeth Borne d’organiser une réunion multilatérale entre Emmanuel Macron et les organisations syndicales.
Il n’y a « pas d’utilité » à une réunion multilatérale entre Emmanuel Macron et les organisations syndicales sans « annonces concrètes sur la question du retrait de la réforme des retraites ou de la hausse des salaires » , a déclaré Sophie Binet à l’issue de la rencontre, qui a duré près de deux heures. La numéro 1 de la CGT a également regretté le fond de cette réunion : « On nous avait vendu du dialogue social. On a assisté à deux heures de monologue patronal ».
🔴 Communiqué de presse suite au rendez-vous avec Elisabeth Borne ⤵️ https://t.co/eTTIyD7JR7
— La CGT (@lacgtcommunique) Voir le tweet
Une proposition d’abrogation « irresponsable »
Dans le communiqué ci-dessus, publié peu après la rencontre, la CFT évoque le texte Liot qui prévoit la suppression de la réforme des retraites. Et justement, Élisabeth Borne s’est elle aussi exprimée à la fin de la journée. Elle a estimé que la proposition de loi portée par le groupe parlementaire indépendant Liot visant à abroger la réforme des retraites est « inconstitutionnelle ».
« Il est assez irresponsable de la part d’un groupe parlementaire de laisser croire qu’on peut présenter une proposition de loi qui supprime 18 milliards (d’euros) de ressources et que cette proposition de loi pourrait prospérer », a ajouté la cheffe du gouvernement, évoquant « une sorte de miroir aux alouettes ».
« Il y a des règles sur les propositions de loi qu’on peut présenter : (...) c’est de ne pas alourdir les dépenses et de ne pas réduire les recettes », a-t-elle fait valoir, semblant rejoindre le souhait des groupes de la majorité (Renaissance, MoDem, Horizons) de recourir à l’article 40 de la Constitution qui permet de soulever l’irrecevabilité financière du texte.
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