Confinement des personnes âgées : la fin d'un tabou

Est-ce la bataille entre anciens et modernes, version Covid-19? La perspective d'un reconfinement ravive la guerre entre les tenants d'une version "dure" et ceux d'une adaptation modulée aux différentes catégories de population, selon les risques auxquels expose le virus. Autrement dit : pour protéger la santé des plus anciens, faut-il sacrifier la santé mentale des jeunes, voire leur avenir? Récurrent depuis le début de la pandémie, ce débat d'ordre éthique et philosophique fait de nouveau rage dans la société mais aussi dans la communauté médicale, au-delà du camp des habituels "docteurs rassuristes".

Quasi tabou en mars 2020, le sujet avait été évoqué un mois plus tard par une poignée de personnalités, dont André Comte-Sponville. Dans un entretien au journal suisse Le Temps, le philosophe déplorait qu'"on sacrifie les jeunes au détriment des personnes âgées, la liberté sur l'autel de la santé", et s'interrogeait sur notre rapport à la mort. Sur la même ligne, le philosophe (libéral) Gaspard Koening s'interrogeait le 20 janvier dans Les Échos : "Les vies perdues faute d'examens et de soins médicaux classiques ou suite à des suicides, les vies brisées des patrons de bar, des artistes ou des petits commerçants, les vies zombies des étudiants devant leurs écrans, des gamins masqués à l'école […] valent-elles moins que les vies prolongées?" Dans le paysage politique, en ­revanche, il n'y a guère que quelques élus RN à appeler à un confinement des plus fragiles.

Des médecins cr...


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