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Congé paternité rallongé: des bénéfices considérables pour l'enfant

Un père et son enfant en 2013 à Paris. (photo d'illustration)  - AFP
Un père et son enfant en 2013 à Paris. (photo d'illustration) - AFP

L'Élysée a indiqué mardi que la durée du congé paternité allait doubler, et passer de 14 à 28 jours. Une excellente nouvelle estiment les spécialistes de l'enfance, qui louent les bénéfices que ces premiers jours passés en présence de deux figures parentales apportent dans la vie d'un nouveau-né.

"Tout de suite après la naissance, l'enfant a besoin de s'attacher à plusieurs figures, ça ce sont des découvertes scientifiques récentes", a expliqué ce mercredi sur BFMTV le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, auteur du rapport préconisant un congé paternité de neuf semaines.

Moins d'illettrisme, de psychopathie, de suicides

"Au tout début, l'environnement dans lequel l'enfant grandit est fondamental", abonde Olivier Revol, chef du service de psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent au CHU de Lyon. "On va enrichir la qualité de la relation avec l'enfant dans ces moments tellement importants des premières journées, et donc forcément enrichir et faciliter son accès à l'autonomie".

Les résultats sur l'enfant, lors de sa croissance, sont assez incroyables, d'après ce que rapporte Boris Cyrulnik, qui a observé les résultats d'une telle politique dans les pays de l'hémisphère nord la mettant en place. La Finlande donne par exemple neuf semaines au père, le Portugal cinq.

"Lorsque le couple parental s'occupe du bébé, l'illettrisme a pratiquement disparu, la psychopathie a étonnement diminué et à l'adolescence 40% des suicides ont disparu dans les pays d'Europe du Nord qui étaient champions du suicide. Donc c'est un excellent retour sur investissement", explique-t-il. "L'argent qu'on donne dans les 1000 premiers jours, on ne le donnera pas à la police, on ne le donnera pas aux éducateurs et aux psychologues".

Un bénéfice aussi pour les parents

Le neuropsychiatre rappelle également que les mères sont actuellement très seules avec leur nouveau-né, "et c'est pour ça qu'il y a de plus en plus de dépression péri-natale, après l'accouchement, dans l'année qui suit, et avant l'accouchement. Or lorsque les pères sont proches, il y a beaucoup moins de dépression".

"Il y a beaucoup d'appréhension de se retrouver toute seule au bout de 15 jours à peine", confie Audrey, jeune maman, à BFMTV. "Ça permettrait d'aider, d'être soutenue, de partager les tâches la nuit". "On a à peine noué relation qu'il faut déjà repartir travailler", abonde le papa, Mickaël.

Et en effet, de la même façon, "les pères au travail sont anxieux si la mère déprime ou si le bébé se développe mal", explique Boris Cyrulnik, "et ça n'augmente pas leur rentabilité, c'est ce qui a été constaté au Québec et dans les pays d'Europe du Nord".

Article original publié sur BFMTV.com