Contre la sécheresse, les Soulèvements de la Terre lancent 100 jours de mobilisation

Le collectif Soulèvements de la terre lancent 100 jours d’action face à la sécheresse. (Photo : prise le 27 avril 2023 montre le lit asséché de la rivière Agly à Rivesaltes, dans le sud-ouest de la France)
Le collectif Soulèvements de la terre lancent 100 jours d’action face à la sécheresse. (Photo : prise le 27 avril 2023 montre le lit asséché de la rivière Agly à Rivesaltes, dans le sud-ouest de la France)

ENVIRONNEMENT - « Nous sommes l’eau qui se défend ! ». Après leur mobilisation contre les mégabassines, « Les Soulèvements de la Terre » lancent une nouvelle série d’actions ciblées pour « une répartition de l’eau plus juste ». Ce collectif qui rassemble syndicats, paysans et ONG engagés pour l’environnement - et que Gérald Darmanin a voulu dissoudre après les manifestations à Sainte-Soline en mars - réclame 100 jours d’action contre la sécheresse, en réponse aux 100 jours d’apaisement proposés par Emmanuel Macron.

À l’approche de l’été, le pays est déjà sec. En ce début de mois de juin, 70 % des nappes phréatiques ont un niveau inférieur aux normales selon les données du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). La sécheresse hivernale rend les premières chaleurs de l’été problématiques pour l’agriculture et les réserves d’eau du pays.

Face à ce constat, le gouvernement annonçait en avril dernier son Plan Eau. Au programme : une meilleure gestion des fuites, une plus large réutilisation des eaux usées et des mesures de sobriété sur l’utilisation de l’eau dans chaque secteur. Mais ces annonces n’ont pas convaincu les militants. « Le plan eau impose des restrictions injustes au plus grand nombre sans limiter la surconsommation du complexe agro-industriel, ni celle des riches », estime « Les Soulèvements de la Terre ».

Couper l’eau, envahir les golfs, squatter les piscines…

Tout au long de l’été, le collectif appelle à « couper l’eau aux accapareurs, mettre des terrains de golf hors d’état de nuire, squatter les piscines des ultra-riches ou les bureaux climatisés des assureurs, casseroler les décideurs ». Des actions similaires avaient été menées par d’autres associations environnementales durant l’été 2022.

L’an dernier la période estivale avait été fortement marquée par la sécheresse. En août 2022, 93 départements sur 96 faisaient l’objet de restrictions d’eau. Les robinets ne coulaient plus dans plus d’une centaine de communes. Des militants avaient envahi les golfs pour dénoncer leur consommation d’eau pour le confort d’une poignée de joueurs.

Mais pour l’été 2023, les Soulèvements de la terre veulent aller plus loin. Ils s’inspirent cette fois-ci des méthodes des énergéticiens pour bloquer la réforme des retraites : au début de l’année plusieurs syndicats avaient coupé l’électricité de manière ciblée. Le collectif prévoit de faire de même pour l’eau.

« Pour cela, après avoir localisé l’arrivée dans la rue généralement en face de l’institution que vous souhaitez viser, il vous suffira de vous munir d’une clé à eau, de fermer l’eau d’un quart de tour et de prendre bien soin de bétonner l’accès à la vanne ! » détaille le collectif dans son communiqué.

Des actions tournées vers la nature et l’agriculture devraient aussi être organisées. Les militants appellent par exemple à débâcher les mégabassines et proposent de construire des barrages de castors. Ces barrages présentent un intérêt écologique fort : l’eau ruisselle moins vite dans les courants et s’infiltre mieux dans sols pour remplir ensuite les nappes phréatiques.

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