Publicité

Corentin Tolisso et Ousmane Dembélé ratent le coche

COUPE DU MONDE – Ils incarnaient l’audace de Didier Deschamps pour le premier match des Bleus dans ce Mondial. Comme l’équipe de France, ils ont déçu.

(Crédit AFP)
(Crédit AFP)

Lors du rassemblement de l’équipe de France à Clairefontaine pour la préparation de la Coupe du Monde, Corentin Tolisso et Ousmane Dembélé n’étaient pas partis pour être titulaires lors du premier match des Bleus dans ce Mondial. Grâce à une bonne préparation, les deux joueurs avaient gagné leur place dans le onze de départ. Pourtant, face à l’Australie, ils ont déçu.

Face à l’Irlande (2-0, au Stade de France), puis face à l’Italie (3-1), Corentin Tolisso s’était montré à son avantage. En deux rencontres, il avait retourné l’opinion. Le joueur du Bayern Munich apportait au onze de Didier Deschamps deux choses essentielles. De l’agressivité et de la rapidité dans les transmissions. Lors des entraînements, le sélectionneur tricolore répète constamment à ses joueurs d’éviter les passes latérales. « DD » veut des passes tranchantes dans le cœur du jeu, celles qui cassent les lignes. Tolisso a cette capacité et l’a prouvé en Bleu.

C’est notamment dans ce domaine qu’il a failli face aux Australiens. Le jeu des Bleus s’en est ressenti. Peu de prise de risques, un jeu ronronnant. Même s’il ne peut pas endosser à lui seul la responsabilité du manque de liant entre les attaquants et les milieux à Kazan, il a déjoué. Kanté et Pogba peuvent faire mieux, certes, mais ont montré davantage que le Bavarois dans leur domaine respectif. Pour l’agressivité, Tolisso a remporté 50% de ses duels, un taux correct, mais encore une fois, il peut faire plus. L’ancien Gone a semblé dominer athlétiquement par les milieux australiens. Face au Pérou, Didier Deschamps pourrait décider de relancer Blaise Matuidi.

Concernant Ousmane Dembélé, son cas est légèrement différent de celui de « Coco ». Arrivé touché (cheville droite), le Barcelonais revient de loin. Après une première saison galère en Catalogne, il était perçu comme un joker de luxe, capable de dynamiter les défenses dans les vingt dernières minutes d’une rencontre. Au fil de la préparation, et surtout à Nice face à l’Italie, « Dembouz » a prouvé qu’il pouvait être plus qu’un remplaçant. Lors des séances d’entraînements, il impressionne. Accélérations, dribbles, finitions, Dembélé régale. De plus, il affiche une réelle complicité technique avec Antoine Griezmann et Kylian Mbappé. Des impressions confirmées face à l’Italie, où il marque un but merveilleux et fait un bon nombre de différences.

Pour le dernier match amical des Bleus face aux États-Unis, Didier Deschamps avait décidé d’aligner un trio offensif composé de Giroud, Mbappé et Griezmann. Un trio qui fût à la peine, trop statique. Pour l’Australie, le sélectionneur décide alors d’aligner Dembélé avec le Parisien et le Madrilène, justement pour créer des brèches et accélérer le jeu. Dembélé a raté le coche. Il a joué pratiquement seul, privilégiant presque systématiquement la solution individuelle. Comme pour Tolisso, il ne peut porter à lui seul la pauvreté du jeu offensif tricolore. Mais l’ancien Rennais ne jouit pas du même statut que ces deux partenaires. Face au Pérou, la possibilité de revoir Giroud ou même de voir Fekir au coup d’envoi semble plus que probable.

Plus globalement, c’est l’ensemble des Bleus qui a déçu pour ce premier match du Mondial. Mais Tolisso et Dembélé symbolisent, quelque part, les paris ratés de Didier Deschamps. Face au Pérou, ce dernier a deux options. Relancer le onze de la Kazan Arena et lui donner une deuxième chance. S’il estime que c’est avec cette équipe qu’il a le plus de chance d’aller le plus loin possible. Ou bien revenir à quelque chose de plus classique, avec Blaise Matuidi et Olivier Giroud. Une base qu’il travaille depuis plus de deux ans. Réponse le 21 juin prochain, pour le deuxième match des Bleus face au Pérou.

G. C., à Kazan

Sur le même sujet :