Coupe du monde 2023: à J-100 du coup d'envoi, le patron du Mondial promet "une grande fête"

Coupe du monde 2023: à J-100 du coup d'envoi, le patron du Mondial promet "une grande fête"

Jacques Rivoal, quel est votre message à J-100 de la Coupe du monde pour donner envie de suivre la compétition ?

Un message d’excitation autour du projet. Au-delà de la compétition sportive qui s’annonce exceptionnelle, par son intensité et son incertitude, car on ne sait pas qui le 28 octobre va soulever la coupe. Mais pour l’ensemble de la population française, qui d’ailleurs nous dit à travers des sondages qu’elle attend cette Coupe du Monde. 90% des Français disent que c’est super de l’organiser, que cela va attirer des touristes. Donc je vais leur dire qu’on va leur organiser une grande fête. Ça va durer deux mois, c’est long, on l’a rallongé d’ailleurs pour protéger les sportifs. C’est un événement pour tous, pas que pour les élites parisiennes, mais pour les terroirs et les territoires. Venez avec nous à partir du 8 septembre.

Quels sont les chiffres marquants de cette Coupe du monde ?

C’est 2.500.000 spectateurs, c’est 600.000 visiteurs étrangers. Peut-être aussi 10 villes hôtes dans 8 régions et 20 camps de base dans toute la France. C’est ancré dans les territoires, c’est l’ADN de cette Coupe du monde. Pendant ces 51 jours, il faut promouvoir la richesse de nos territoires.

Pourrez-vous faire vivre le pays au rythme de la Coupe du monde de rugby ? Car il n’a pas la popularité du foot...

Oui, car pour revenir à notre enquête, on voit que le rugby est plébiscité. Les gens nous disent que les valeurs de rugby leur conviennent. C’est le respect, l’engagement, le collectif. Dans un pays un peu déchiré par une actualité politique pas toujours positive. On va proposer, n’ayons pas peur des mots, une trêve aux Français pendant les deux mois de compétition. C’est du lien social et de la fraternité. Il y a bien sûr les 48 matchs, mais il y aura des fans zones, des opérations pour embarquer le rugby amateur. On y associe la culture, le sport, ce sera une grande fête populaire.

Vous misez sur un bon parcours du XV de France, c’est obligatoire pour réussir le Mondial ?

Bien sûr, le succès sportif de l’équipe nationale est un accélérateur d’engouement. On le constate dès maintenant. Près d’un an avant l’événement on avait vendu tous les billets, donc c‘est renforcé par le succès sportif de l’équipe de France. Notre responsabilité est d’organiser l’événement pour 20 équipes. Leur offrir le même niveau de prestation.

Qui sont les 600.000 visiteurs étrangers ?

Une grosse partie vient du Royaume-Uni et d’Irlande, ça représente la moitié. Et ensuite, on a des Australiens, des Néo-Zélandais, des Néerlandais puis tous les pays du monde.

La question de la sécurité est primordiale. Vue l’actualité agitée en France, pouvez-vous garantir que tout se passera bien ?

On prend cela très au sérieux. On n’en parle pas beaucoup car c’est un sujet back office mais il faut rassurer les gens. On a un travail très étroit avec les services de l’Etat, on a des réunions en préfectures, des comités de pilotage. Des gens sont à 100% sur les problématiques de sécurité et de mobilité. On travaille aussi sur des sujets nouveaux de cyber sécurité. On fait tout pour que ça se passe bien et qu’on ne parle pas des problèmes de sécurité. Ni de mobilité d’ailleurs. On a des plans d’action très concret. Pour les spectateurs, il faut que cela soit le moins contraignant possible.

Un an avant les Jeux olympiques, cela est-il un test pour la France après les problèmes au Stade de France lors de la finale 2022 de Ligue des champions ?

On a d’abord envie d’être un territoire d’événements sportifs. Avoir ces tournois démontre que la France a un vrai savoir-faire dans ce domaine. C’est plutôt une chance. Pour revenir sur les événements du Stade de France, cela a été pour nous une opportunité, paradoxalement. Il y a eu une enquête parlementaire, de la direction interministérielle des grands événements sportifs pour bien analyser ce qui avait dysfonctionné. On en a tiré un retour d’expérience, des plans d’actions pour enrichir le nôtre. Ça nous a plutôt rassuré sur nos choix stratégiques. Un exemple : la billetterie dématérialisée. Il n’y aura pas de billets papier. Et grâce à la dématérialisation, on peut communiquer avec les détenteurs de billets jusqu’au dernier moment. Cela peut être utile pour des problèmes de mobilité de dernière minute par exemple. Et puis la dimension particulière du rugby. Il y a beaucoup de respect dans ce sport et de mémoire, il n’y a jamais eu d’incidents autour du rugby.

A 100 jours de la Coupe du monde, quels sont vos derniers chantiers ?

Tous nos indicateurs sont plutôt au vert, notamment la billetterie. Près d’un an avant l’événement, on a vendu tous les billets auprès des particuliers même si on peut encore acquérir des billets auprès de notre plateforme sécurisée de revente. Ce sont des billets revendus au prix initial, et l’acheteur doit payer une petite commission de 10%. 85.000 billets se sont revendus comme cela. Et cette plateforme sera ouverte jusqu’à 24h avant les matchs. L’autre manière, c’est par les hospitalités, les billets de belle catégorie pacakagés avec des prestations de restauration. Il en reste à peu près sur tous les matchs. Et puis on va basculer les responsabilités sur nos patrons de site. On est sereins car le travail a été exceptionnel entre nos services.

Les ennuis connus avec le départ de Claude Atcher à la tête de France 2023 sont derrière vous ?

C’était il y a plus d’un an. Les équipes sont focalisées sur l’avenir pour la réussite de cette grande fête populaire.

Une fête populaire à travers la France, comme par exemple à Perros-Guirrec où séjournera le Chili, au Touquet où sera l'Angleterre ou à Perpignan (Portugal)... Les locaux pourront rencontrer les sportifs ?

Il n’y a pas que des grandes villes de rugby qui vont accueillir la Coupe du monde en effet. J’étais il y a peu au Touquet-Plage, où seront les Anglais. Il y a Aix-les-Bains, la Baule, Avignon qui seront le camp de base d’une équipe. Chaque nation nous doit un événement avec la population locale. Et puis il y aura la qualité des relations entre les localités et les équipes pour d’autres événements.

Article original publié sur RMC Sport