Pour la coupe du monde féminine de football, les joueuses toucheront trois fois plus qu’en 2019

Les joueuses de l'équipe de France féminine de football  après un but lors du match France - Norvège le 12 juin 2019, à Nice, France.
Les joueuses de l'équipe de France féminine de football après un but lors du match France - Norvège le 12 juin 2019, à Nice, France.

SPORT - Une nouvelle qui va donner le sourire aux joueuses. Pour la première fois dans l’histoire de la compétition féminine de football, la Fédération Internationale de Football (FIFA) a annoncé jeudi 8 juin dans un communiqué que les 736 participantes à la coupe du monde féminine recevront au moins 30 000 dollars chacune, et ceci peu importe le classement de son équipe. Une nouvelle qui a réjoui le syndicat FIFPro (Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels).

L’instance mondiale du football a confirmé que la dotation globale du Mondial féminin de football qui se tiendra en Australie et en Nouvelle-Zélande du 20 juillet au 20 août prochain, atteindra le montant record de 152 millions de dollars, soit 141,8 millions d’euros. C’est donc une somme trois fois supérieure à celle accordée au Mondial de 2019 en France et dix fois supérieure à celle de 2015 lors du Mondial au Canada.

Le montant que toucheront les joueuses pourra être porté à 60 000 dollars pour les huitièmes de finale, 90 000 pour les quarts de finale, 165 000 pour les perdantes de la petite finale, 180 000 pour les troisièmes, 195 000 pour les finalistes et 270 000 (environ 251 000 euros) pour les futures championnes du monde. Par comparaison, la FIFA rappelle que, dans son étude de 2022 sur les salaires des joueuses professionnelles, la rémunération annuelle moyenne était de 14 000 dollars (13 000 euros).

« Un pas vers une plus grande égalité hommes-femmes »

La principale nouveauté de cette annonce réside dans le fait de réserver une partie de cette enveloppe à la rétribution de chaque joueuse, plutôt que de laisser les fédérations participantes utiliser la dotation. Le président de la FIFA, Gianni Infantino a déclaré dans le communiqué : « Dans le cadre de ce nouveau modèle de distribution sans précédent, chaque joueuse de la coupe du monde féminine de la FIFA 2023 peut désormais compter pleinement sur la rémunération de ses efforts au fur et à mesure de sa progression dans le tournoi.  »

Une garantie inédite qui a été saluée par le syndicat FIFPro. « Ils ont écouté la voix des joueuses, et nous avons franchi un pas vers une plus grande égalité hommes-femmes au plus haut niveau de notre sport », s’est réjoui le syndicat dans un communiqué, rappelant la mobilisation à l’automne dernier de plus de 150 internationales pour qu’au moins 30 % de la dotation aux fédérations soit directement accordée aux joueuses. Mais la parité avec les hommes est encore loin. Pour le Mondial au Qatar, l’enveloppe de la FIFA était de 440 millions de dollars (environ 417 millions d’euros) à répartir entre ses 32 participants à la phase finale.

En plus du « fonds basé sur la performance » (110 millions de dollars) destiné aux nations participantes - fédérations et joueuses -, la FIFA distribuera 30,7 millions de dollars pour la préparation du tournoi et 11,5 millions de dollars pour les clubs qui libèrent leurs internationales.

Si cette annonce est une bonne nouvelle pour les joueuses, d’autres dossiers de la coupe du monde féminine restent à résoudre, notamment celui de l’absence de diffuseur en France et des stades qui peinent à attirer les supporters.

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