Couronnement de Charles III: pourquoi vous aurez l'impression d'entendre l'hymne de la Ligue des champions

PATRIK STOLLARZ / AFP

La Ligue des champions ne revient que mardi et pourtant, ce samedi 6 mai, les habitués des soirées européennes de football pourraient s'y méprendre s'ils sont spectateurs du couronnement de Charles III. Car Zadok The Priest, la musique qui va résonner pendant la cérémonie, prévue à l'abbaye de Westminster (11 heures en France), ressemble tout particulièrement à l'hymne de la compétition de l'UEFA.

Depuis le couronnement de George II en 1727, Zadok The Priest, composé par le Saxon Georg Friedrich Haendel, est joué à l'occasion de chaque cérémonie de couronnement britannique, lors de l'onction du souverain.

Les paroles de Zadok The Priest prennent vie à partir d'un récit de l'Ancien Testament, qui évoque le moment où Sadoq, le Grand-Prêtre du Temple de Salmon, et Nathan, le prophète, ont oint Salomon, roi d'Israël. "Cela semble ancien, mais à chaque fois qu'on l'entend, c'est tellement intemporel", insiste auprès de l'AFP la professeure Susan Wollenberg, de la faculté de musique à l'Université d'Oxford.

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L'UEFA voulait de la "noblesse" pour son hymne

Ainsi, Zadok The Priest n'a plus été joué dans ce cadre-là depuis 1953, date de couronnement d'Elisabeth II, la prédecesseuse de Charles III. À cette époque, la Ligue des champions n'existait pas, encore moins son hymne officiel commandé par l'UEFA au compositeur britannique Tony Britten en 1992.

Ce dernier s'est ainsi inspiré de Zadok The Priest pour respecter le cahier des charges de l'instance européenne. "L'UEFA voulait une musique noble et élégante, de la musique classique mais pas de solo. On a proposé d'ajouter des choeurs, et on s'est demandé pourquoi ne pas ajouter des paroles", rappellait en 2018 le créateur de cet hymne devenu mythique et mystique.

"C'était il y a 25 ans (30 ans désormais, ndlr), le football avait mauvaise réputation au Royaume-Uni et plus globalement en Europe parce qu'il y avait beaucoup de violence dans les stades. Dans notre processus créatif, on s'en est écarté", complétait Britten, qui inisistait sur l'écart entre l'aspect "bestial" du football et son morceau plus "cérébral".

Article original publié sur RMC Sport