« Crazy Bear », cocktail réussi de comédie, d’horreur et de cocaïne

CINEMA - C’est l’histoire d’un fait divers absurde qui devient un film très drôle à la croisée de l’horreur et de la comédie. Cocaïne Bear, ou Crazy Bear dans sa version française édulcorée (on se demande bien pourquoi), a planté ses griffes dans les salles françaises ce mercredi 15 mars, après un démarrage détonant dans les cinémas américains.

Crazy Bear, c’est d’abord l’histoire vraie d’un ours brun de 100 kilos, retrouvé mort en janvier 1986 dans la région sauvage de Chattahoochee près de Blood Moutain, dans l’est des Etats-Unis. L’autopsie révèle que l’animal a l’estomac entièrement rempli de cocaïne : sa mort a été causée par une hémorragie cérébrale, une hyperthermie, un arrêt respiratoire, une crise cardiaque, tandis que ses reins avaient cessé de fonctionner.

À côté de lui, on retrouve un sac orange éventré et vide, qui contenait à l’origine quelque 35 kilos de poudre colombienne, sans doute pillé en grande majorité par des humains, et peut-être d’autres animaux selon la police de l’époque. L’enquête révèlera en fait que ce sac, comme d’autres, avait été jeté quatre mois plus tôt depuis un avion par un mercenaire et trafiquant du nom d’Andrew Carter Thornton, retrouvé mort sur l’allée d’une banlieue résidentielle de Knoxville... son parachute resté fermé.

« Carnage »

Jimmy Warden, le scénariste de Crazy Bear, est tombé par hasard sur ce fait divers en scrollant sur Reddit. Dans un commentaire, un internaute indiquait que l’animal avec seulement 4 grammes dans le sang avait dû mourir en moins de 5 minutes, « mais que ces 5 minutes avaient fait de lui le prédateur le plus enragé et dangereux que la planète ait jamais porté ». Il tenait l’idée directrice de son film.

« Évidemment je n’allais pas me contenter d’un ours qui fait une overdose. Cela aurait été morbide », raconte Jimmy Warden dans les notes de production. « J’ai donc imaginé le carnage auquel il aurait bien pu se livrer avant de rendre son dernier souffle. Ce scénario était fou (...) Je ne me suis jamais autant régalé qu’en imaginant les différentes manières dont cet ours complètement défoncé et enragé allait pouvoir tuer le plus de monde possible au fin fond des bois. »

Sous la réalisation d’Elizabeth Banks (Pitch Perfect 2, Charlie’s Angels), on s’inquiète de voir arriver dans la forêt qu’arpente l’ourse en délire tout une galerie de personnages loufoques : des randonneurs hollandais, deux collégiens partis voir une cascade, une garde-chasse et un inspecteur des eaux et des forêts, des trafiquants venus récupérer leur butin, un gang de délinquants pas très effrayants ou encore des policiers qui remontent la piste d’un baron de la drogue.

L’actrice Keri Russell et l’ours addict dans le film « Crazy Bear », « Cocaïne Bear » en VO, réalisé par Elizabeth Banks
L’actrice Keri Russell et l’ours addict dans le film « Crazy Bear », « Cocaïne Bear » en VO, réalisé par Elizabeth Banks

On sursaute lorsqu’on entend le souffle de l’ourse se rapprocher, on se cache les yeux lorsque jaillit l’hémoglobine, la cervelle ou les intestins de ceux qui croisent sa route, on rigole fort devant une course-poursuite géniale avec une ambulance et surtout on jubile lorsque la bête fait une danse de la joie sous un nuage de cocaïne (en fait de la poudre d’aspartame jetée avec un compresseur d’air, pour ceux qui se posaient la question). Le tout baigné dans une ambiance des années 80 où se croisent des références à Grease, Retour vers le futur, Voyage au bout de l’enfer ou Indiana Jones et la dernière croisade.

Elizabeth Banks rêvait d’une « bonne comédie, avec des moments de purs fous rires, le tout sous-tendu par un vrai suspense, et saupoudré d’une tonne de gore », et elle ne s’est pas ratée pour notre plus grand plaisir de cinéphile.

À voir également sur Le HuffPost :

Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder, ces stars de « Mon crime » que vous n’avez pas fini de voir

Dans « The Son », Florian Zeller a écrit cette scène juste pour Anthony Hopkins