Crise LFP/Mediapro : « Le football français a déjà puisé dans ses réserves »

Jaume Roures (au centre), lors de la conférence de presse de lancement de la chaîne Téléfoot, le 13 août 2020.
Jaume Roures (au centre), lors de la conférence de presse de lancement de la chaîne Téléfoot, le 13 août 2020.

Un coup de tonnerre. Telle est l'image qui peut illustrer la prise de position affichée mercredi 7 octobre par Jaume Roures sur le site Internet de L'Équipe. Dans un entretien, le boss de Mediapro, diffuseur principal du football professionnel français, affirme sa volonté de renégocier le prix des droits de diffusion de la Ligue 1 et de la Ligue 2 pour l'année 2019-2020, à cause de la situation sanitaire. Vincent Chaudel, économiste du sport et fondateur de l'Observatoire du sport business, analyse pour Le Point les ressorts de cette prise de position.

Le Point : Vit-on un début de cataclysme pour le football français ?

Vincent Chaudel : Ça y ressemble. Cette décision arrive au pire moment pour le foot français, déjà affaibli structurellement par la crise du Covid-19. On a mis un terme au championnat 2019-2020 prématurément et on a donc perdu plus d'argent que nos voisins (un quart des revenus, environ) qui ont terminé leur championnat durant l'été.

D'autant que les dépenses, elles, n'ont pas diminué. Et le recours au chômage partiel et à l'aide de l'État (par le prêt garanti notamment) restent relatifs face à l'importance de la masse salariale dans la plupart des clubs. C'est la première lame. La deuxième lame, c'est la reprise de la saison dans un quasi huis clos généralisé, avec des jauges de 5 000 puis 1 000 spectateurs. On s'est amputé de 20 % de revenus issus de la billetterie. La troisième lame, c'est le mercato [l'achat et la vente de joueurs en fin d [...] Lire la suite