Critérium du Dauphiné 2023: Vingegaard, Gaudu, Bernal… Qui sera à surveiller?

Critérium du Dauphiné 2023: Vingegaard, Gaudu, Bernal… Qui sera à surveiller?

La grande équipe Sky des années 2010 s’était fait une spécialité d’annoncer ses victoires dans le Tour de France en remportant le Dauphiné quelques semaines plus tôt. Bradley Wiggins, Chris Froome et Geraint Thomas avaient tous suivi ce schéma à la perfection. Depuis cinq ans, plus personne n’a fait ce doublé mais l’épreuve savoyarde reste le meilleur moyen de faire ses gammes avant la grande messe de juillet.

Avec un contre-la-montre vallonné et trois derniers jours très montagneux à Crest-Voland, au col de la Croix de Fer et à Grenoble, la semaine qui débute dimanche promet d’offrir des enseignements avant le Tour qui s’élancera le 1er juillet.

· Vingegaard, une démonstration attendue

Jonas Vingegaard aime vivre caché. Depuis le début de saison, il n’est sorti que trois fois de sa tanière, pour vérifier qu’il était bien dans ses temps de passage en vue du Tour de France. Maillot jaune à Paris l’an passé, candidat à sa propre succession et désormais leader numéro un de l’armada Jumbo-Visma, il a montré sur le Tour du Pays-basque, début avril, que pas grand monde ne jouait dans sa cour.

Mais un peu plus tôt cette saison, lors de Paris-Nice, Vingegaard avait aussi été largement dominé par Tadej Pogacar et même devancé par David Gaudu au général, et il ne pourra pas prendre sa revanche tout de suite : le Slovène reprend tout juste l’entraînement après une blessure au poignet et il avait de toute façon prévu de zapper le Dauphiné. En attendant les retrouvailles avec "Pogi" en juillet, Vingegaard a donc ces prochains jours un parcours taillé pour lui, dès le chrono où il pourrait faire de gros écarts et envoyer un message à la concurrence.

· Gaudu, retrouver le rythme de Paris-Nice

Il y a eu deux David Gaudu cette saison. Celui des classiques ardennaises où, malade et touché par des allergies, il a abandonné trois fois en une semaine ; et celui de Paris-Nice, où il avait été le seul à accrocher la roue de Tadej Pogacar en montagne, pour finalement prendre la deuxième place du classement général nettement devant Jonas Vingegaard. Une semaine qui avait alors fait naître une flopée d’espoirs en vue de l’été.

Faire aussi bien sur le Dauphiné s’annonce quasiment impossible, la faute au contre-la-montre de 31 kilomètres qui promet de mettre Gaudu loin des meilleurs rouleurs avant l’arrivée de la montagne. Mais sa place dans la hiérarchie des grimpeurs, le dernier week-end, dira si un podium à Paris, fin juillet, est envisageable. Après sa 4e place sur le Tour l’an dernier, monter sur la boite est une ambition légitime. Reste à montrer qu’il peut être le troisième homme derrière Pogacar et Vingegaard, et donc le deuxième quand l’un des deux manque à l’appel.

· Bernal, Landa, Mas, Carapaz… Bataille de grimpeurs

Les arrivées en altitude de ce Dauphiné pourraient avoir de forts accents hispaniques. Le Colombien Egan Bernal, de plus en plus convaincant depuis son retour de blessure, est en quête d’un rôle de leader chez Ineos, où on retrouvera son compatriote Daniel Felipe Martinez, vainqueur de l’épreuve en 2020, et le jeune Carlos Rodriguez.

Les Espagnols Enric Mas et Mikel Landa, grimpeurs éternels qui gagnent rarement, formeront un duo redoutable complété par l’Equatorien Richard Carapaz, vainqueur du Mont Ventoux Challenge cette semaine. Il restera ensuite le Britannique Adam Yates, futur lieutenant de Pogacar sur le Tour mais qui aura les mains libres en attendant. Une brochette d’escaladeurs prêts à jouer des coudes avec Jonas Vingegaard et David Gaudu sur une course qui sort régulièrement de son chapeau un lauréat inattendu.

Article original publié sur RMC Sport