Critiqué sur le prix des pass et la présence de groupes contestés, le Hellfest assume

Le Hellfest persiste et signe. Vivement critiqué, au cours des derniers mois, sur la hausse du prix des pass et de la présence de groupes controversés au sein de sa programmation, le directeur du festival Ben Barbaud a répondu aux critiques.

S'il a conscience que l'augmentation de 40 euros (de 289 à 329 euros) du pass 4 jours le coupe d'une partie du public, il assure dans les colonnes de Ouest France avoir une "politique tarifaire au-delà de la moyenne des festivals":

"[Cette augmentation] s’explique parce que le Hellfest boucle son budget de 35 millions d’euros (en 2023) sans quasi aucune subvention", précise-t-il, avant d'ajouter "que les têtes d’affiche sont toujours plus gourmandes pour leurs cachets".

Le choix de proposer cette année "une expérience globale avec, entre autres, une scénographie très travaillée," a également été coûteux. "Ça permet à beaucoup de festivaliers de rêver, de s'y sentir bien."

"Je me méfie des allégations"

Concernant la programmation de groupes dont les membres ont été condamnés pour violences conjugales, il assure qu'il n'y a pas de débat: "Je n'ai pas vu, moi, personnellement, tel ou tel artiste frapper son épouse, donc je m'arrête à ça."

"Je me méfie des allégations, sinon on risque de devoir annuler la moitié des artistes! Je n’ai qu'une boussole pour ne pas programmer quelqu’un: qu’il soit interdit de se produire par la justice", développe-t-il.

"Ce n’est pas à moi de juger si c’est bien ou pas d’aller voir tel artiste ou tel autre, je ne rentre pas dans ce jeu, trop dangereux pour la liberté d’expression", commente-t-il encore. "Mon métier, c’est producteur de spectacles."

"Jamais politisé la ligne du festival"

"Les combats contre les violences sexistes et sexuelles sont éminemment importants", insiste-t-il encore, en précisant que "ces débats philosophiques [le] dépassent": "Je n'ai jamais politisé la ligne artistique du festival."

Rappelant que le concert l'année dernière du groupe de punk Guerilla Poubelle, qui a fait l’objet d'accusations de violences sexuelles, avait fait le plein, il ne tient "pas à ce que [le festival] devienne le porte-étendard d’une cause."

"J'ai conscience que le succès du Hellfest en fait une cible de choix pour les critiques", conclut-il, en précisant qu'il y a "une sorte de fantasme, qui laisse penser que le Hellfest cautionnerait des comportements déviants ou des propos extrêmes."

Article original publié sur BFMTV.com