Cuvée 2019 - Les bonnes résolutions du PSG

Alors que le PSG s’engouffre dans une nouvelle année charnière, le club de la capitale a de nombreux objectifs à respecter en ligne de mire. Passage en revue.

Voilà, ça y est, le Paris Saint-Germain, scintillant club d’une capitale qui ne dort jamais, objet de toutes les convoitises médiatiques et source de tous les espoirs dans le cœur de milieux de supporters amourachés de leurs stars, est passé de l’autre côté : dans ce prometteur et étourdissant 2019.

Mais après de (trop) nombreuses années à jouer avec le palpitant d’un Parc des Princes qui bat au rythme des crampons parisiens, il est temps pour le PSG d’offrir aux siens les promesses d’un avenir meilleur. Alors, quelle résolution pour ce cru 2019 ?

I – Grandir en Europe

On ne sera pas très original en évoquant cette soif de conquête européenne d’un PSG qui a tendance à tirer la langue dès le printemps venu. Mais c’est un passage obligé : la planète football ne demande qu’à voir enfin éclore ce club qu’elle place depuis si longtemps comme un sempiternel favori de la prestigieuse compétition. Ah, cette Champions League intraitable. Ce trône où le plus chanceux, le plus expérimenté, le plus fourbe et le plus talentueux à la fois a le privilège de siéger au nez et à la barbe des plus grands du continent. Il n’y a la place que pour un élu, il y a tant de prétendants, et le Paris Saint-Germain a pris la si mauvaise habitude de fléchir quand les espoirs renaissent, alors il serait temps de redorer l’écusson rouge et bleu à coup de matches épiques, de buts des grands soirs et de rêves européens.
Bref, après deux années à vivre de grosses désillusions en Huitièmes de finale, et déjà six ans sans se joindre au dernier carré de la compétition, le PSG a envie d’assumer son standing, retrouver les quarts de finale et enfin goûter aux primes times du mois de mai.
Mine de rien, malgré des investissements pharaoniques, on est en droit d’attendre du PSG qu’il reprenne du poil de la bête et continue de gravir les marches au classement UEFA par la voie du terrain.

Et pour bien faire, ça commencera par une double confrontation bouillante contre des Mancuniens eux aussi revanchards en Champions League.

II – Poursuivre la construction d’une équipe

L’année passée, la direction francilienne avait parachevé un mercato historique, s’offrant les joueurs les plus convoités de la planète foot avec les arrivées successives de Neymar et Mbappé. De quoi faire saliver les plus gros rivaux européens, en urinant au passage dans la piscine d’aigreur catalane.
Le tout, en allant chercher un Dani Alves gratis de la Juventus, un an avant de faire coup double en soutirant Gigi Buffon des jupons de la Vieille Dame. Bref, vous l’avez compris, le PSG avait signé de gros chèques, pris des risques assumés vis-à-vis du Fair-Play Financier, et envoyé un message fort en capitalisant sur l’avenir. Depuis, les choses ont bougé dans la capitale. Adios Emery, Willkommen Tuchel. L’ancien coach de Dortmund, chantre de la tactique, a posé à Paris les bases d’un collectif hybride, qui va au-delà des brillantes individualités qui peuplent son vestiaire. En signant des recrues moins clinquantes mais au mental d’acier, à l’instar de Bernat, de Kehrer ou de Choupo-Moting, Docteur Tuchel a renforcé certains postes, avec de belles surprises qui n’avaient pas la prétention de bouleverser la hiérarchie. Et puis surtout, l’Allemand a bricolé avec génie ses tactiques, pour panser les plaies d’un mercato qui n’a pas su stopper l’hémorragie au milieu de terrain.

Bref, en six mois, Tuchel a visiblement posé son empreinte sur l’équipe : des modestes recrues bien intégrées, un Neymar plus leader que jamais, un capitaine plus confiant, un Marquinhos nouveau, et des individualités qui progressent tactiquement. Reste que désormais, Tuchel et la direction parisienne doivent continuer à progresser en construisant une équipe viable pour l’avenir. En l’état, difficile de faire des plans sur la comète avec un milieu de terrain encore appauvri par les départs imminents de Rabiot et Diarra. À l’aube du mercato hivernal, il est temps de sortir le chéquier.

III – Afficher un mental d’acier

Voilà ce qui avait tant fait défaut au Paris Saint-Germain ces dernières années : cette lancinante impression que les petits Princes du Parc avaient pris l’habitude de jouer les sénateurs sur le rectangle vert. Un rythme suffisant pour la Ligue 1, une nonchalance rédhibitoire en Ligue des champions. À force, on ne savait plus que penser de cette équipe dans les grands rendez-vous : le manque d’un leader ? Les jambes qui tremblent ? Le manque d’expérience ou le fossé trop élevé avec le championnat ? Bref, force est de constater qu’après une première bévue logique dans l’antre intraitable d’Anfield, le PSG n’a plus perdu un seul match en Ligue des champions cette saison, et reste le seul club avec la Juventus à être encore invaincu en championnat.

Et puis, après le coup d’éclat contre Belgrade au Parc, l’acharnement au San Paolo contre Naples, cette victoire au mérite arrachée contre les Reds et la cerise sur le gâteau serbe au Marakana, le PSG version Tuchel a prouvé qu’il avait de la ressource mentale. Pour ne pas céder dans une configuration qui l’éliminait presque de la qualification en huitième de finale, pour ne pas fléchir dans des matches où les adversaires parviennent à le faire douter, et pour continuer à afficher un état d’esprit à la fois combatif et collectif.
Comme quoi, la câlinothérapie, ça a du bon. Autant dire qu’en 2019, on attend de Tuchel qu’il continue de manier à merveille la carotte et le bâton avec ses joueurs, pour évincer ceux qui ne font pas honneur à leur écusson, et glorifier ceux qui comptent le porter vers les sommets.

IV – Se préparer aux cadences infernales

Pour son entrée dans l’année 2019, Tuchel va devoir jongler avec brio avec les états de forme disparates de son groupe. Entre les retours tardifs de certains Sud-Americains, le stage au Qatar qui sera un passage obligé, l’injection dans le calendrier des matches de Coupe de France et de Coupe de la Ligue, il a du pain sur la planche.

Résultat, pour le premier match de l’année ce dimanche à Pontivy, le coach devrait, comme à son habitude post-trêve, solliciter une partie des jeunes poulains du centre de formation francilien. Avant de se plonger, dès le mois de février, dans les cadences infernales des mois européens où, plus que jamais, il devra osciller entre la nécessité de reposer ses cadres, et maintenir un rythme effréné. Sans compter, qu’outre un mois de mars très intense, le PSG devra gérer sans sourciller la tenue des deux rencontres qui avaient été reportées au mois de décembre, face à Dijon et Montpellier.

En posant ses valises dans la capitale, Thomas Tuchel avait annoncé la couleur dès sa présentation – qui avait déjà tout d’une démonstration de séduction : “je veux que les supporters tombent amoureux de notre équipe”. C’est fait. En quelques mois, l’Allemand a sorti tous les ingrédients pour remplir la première partie de son contrat. Son équipe a de la personnalité, elle lui ressemble. C’est une première conquête. Mais on sait aussi que l’amour se mesure dans le temps. Pour rester dans les cœurs et traverser les époques, ce PSG version Tuchel devra aller plus haut, plus loin. Il devra viser ce gratin européen qu’il toise avec envie depuis trop longtemps. Dans ce monde-là, c’est au printemps que les plus belles conquêtes bourgeonnent.