Le cycliste Guillaume Martin : "Pendant le confinement, j'étais pressé de ressentir à nouveau la souffrance"

Plusieurs librairies niçoises ont placé en vitrine son essai Socrate à vélo, réédité cette année. Guillaume Martin, 27 ans, n'est pas un coureur comme les autres. C'est pourquoi nous l'avons interrogé sur ce thème de la douleur qui a inspiré le grimpeur, en grande forme au Dauphiné (3e). Avant de se consacrer à sa mission : redorer le blason de la formation Cofidis, qui l'a recruté en Belgique pour en faire son leader sur ce Tour particulièrement montagneux. Et faire encore mieux que sa 12e place de l'an dernier.

Un bon coureur professionnel doit-il aimer la souffrance?
Oui, sans doute. En plein effort, j'ai envie que ça s'arrête mais, paradoxalement, je veux vite que ça recommence. Pendant le confinement, j'étais pressé de ressentir à nouveau la souffrance. Je fais un ­parallèle avec l'addiction : la machine à deux roues est notre drogue. C'est entre l'attraction et la répulsion, mais on y revient toujours. Pendant mon premier Tour de France [2017], je ressentais comme une décharge dans les jambes au réveil. Ce n'est pas la meilleure façon d'entamer une journée. J'ai fini la course dans la douleur et pourtant, une semaine après, j'ai eu les meilleurs résultats de ma carrière. Malgré tout ce qu'on lui inflige, le corps se régénère.

Quelle partie trinque le plus?
Les jambes, évidemment, car le souffle est coupé et le sang n'arrive plus. C'est une sensation générale de saturation. Nous sommes plus surpris quand c'est le bas du dos qui fait mal, c'est une zone particulièrement ...


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