Déchets à Paris : la CGT annonce la suspension de la grève des éboueurs

Après 23 jours de mouvement, il reste encore 7 000 tonnes de détritus non ramassés dans les rues de la capitale.

PARIS - Bientôt la fin du calvaire pour les Parisiens ? La CGT de la filière déchets et assainissement a annoncé ce mardi 28 mars la suspension, à partir de mercredi 29 mars, de la grève des éboueurs de Paris et du blocage des incinérateurs, qui ont provoqué l’amoncellement des ordures dans les rues de la capitale depuis le 6 mars.

« Nous avons besoin de rediscuter avec les agents de la filière déchets et assainissement de la ville de Paris afin de repartir plus fort à la grève (...) car nous n’avons presque plus de grévistes », reconnaît dans un communiqué la CGT-FTDNEEA qui rassemble les éboueurs, égoutiers, conducteurs de bennes de la capitale.

« C’est pour cela que nous suspendons notre mouvement de grève et de blocage à partir du mercredi 29 mars », annonce le syndicat qui dit « à bientôt aux salariés toujours en grève et en lutte », car « nous allons ressurgir ».

« Le combat n’est pas terminé, (Emmanuel) Macron et (Élisabeth) Borne doivent retirer cette réforme et se mettre à la table des négociations », réaffirme le syndicat majoritaire dans la filière.

Des blocages aux portes de deux usines d’incinération

La grève des agents, et surtout le blocage des trois incinérateurs desservant la capitale, notamment celui d’Ivry-sur-Seine, le plus important, ont entraîné un spectaculaire entassement des déchets non ramassés dans la capitale.

Mardi, au 23e jour du mouvement, « la collecte des déchets reste très perturbée » à Paris, a résumé l’adjointe à la propreté Colombe Brossel sur Twitter. Mais le volume global baisse de nouveau avec 7 000 tonnes de déchets non ramassés, contre plus de 10 000 vendredi, a indiqué la maire PS Anne Hidalgo dans un tweet.

La fin du mouvement dans deux des trois usines d’incinération, annoncée vendredi par l’agence métropolitaine Syctom, et la réquisition de la troisième par la préfecture de police ont permis un début de désengorgement. Mais des blocages subsistaient toujours ce mardi aux portes de deux des trois usines, a indiqué le Syctom à l’AFP.

Si l’usine de Saint-Ouen, où les fours sont encore en maintenance pendant « quelques jours », réceptionnait les déchets normalement, celle d’Issy-les-Moulineaux faisait l’objet d’un « barrage filtrant intermittent par des personnes extérieures au site » et l’accès à celle d’Ivry-sur-Seine était toujours bloqué, a précisé le Syctom.

L’opérateur prévoit le « redémarrage de l’incinération demain » mercredi à Ivry, alors qu’elle est déjà possible « depuis ce week-end » à Issy.

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