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Deschamps est-il psychorigide ?

Pascal Praud se pose des questions…
Pascal Praud se pose des questions…

Deschamps est une icône, c’est entendu. Il est le plus fort, c’est évident. Il a tout gagné et je suis un vermisseau. Je tapais la balle à la récré quand DD intégrait la Jonelière. Il est le capitaine des champions du monde. J’étais sur le banc en Minimes. Que veux-tu que je vienne tailler le bout de gras avec DD la science ? Didier, il sait. Ok. Touchez ma bosse, Monseigneur. Je me couche.

Bon… j’ai quand même un truc à dire. Je prends des précautions parce que j’ai bien conscience que je suis rien qu’un footballeur de pacotille. Je prends mon élan et je saute : « Hep, M’sieur Didier ! Vous ne seriez pas un peu psychorigide ? Parce que Benzema, j’étais le premier à regretter son attitude, à déplorer son inefficacité, à valider son absence. Mais bon, le temps a passé quand même. Ça fera deux ans en octobre. Benzema, il n’a tué personne. Pas vrai, M’sieur Didier ? »

A moins qu’un virus inconnu contamine simultanément tous les attaquants français, les laissent dans leur lit ou les envoient à la Salpetrière, à moins qu’il ne reste plus que des défenseurs, à moins que tous les joueurs offensifs s’éteignent comme les dinosaures ont disparu, il sera dit que Didier Ier ne rappellera plus jamais Karim Benzema. Si la rancune est un plat qui se mange froid, Deschamps la préfère congelée. Le sélectionneur ne fait pas dans le pardon des offenses. Kylian Mbappé et Olivier Giroud ne jouent plus dans leur club. Et alors ? Ils joueront chez les Bleus. Où est le problème ? Karim B. est au top avec le Real, double vainqueur de la Ligue des champions. Karim qui ? Circulez, y’a rien à voir !

Et ne comptez pas sur un début d’explication. Pas le genre de la maison. Le sélectionneur décide. Il est seul maitre à bord. La vie est longue. Aujourd’hui DD est au sommet. Je le connais depuis bien longtemps, ce cher Didier, depuis l’époque du café Le Molière à Nantes quand il était apprenti footballeur et que j’écrivais mes premiers articles pour Ouest-France. C’était entre 1983 et 1985 et j’allais le voir avec l’équipe réserve au Parc de Procé ou dans le vieux Marcel Saupin. Je l’aime bien Didier au fond. Je l’aime comme on aime son passé, ses souvenirs et tout le tralala. Je l’aime bien mais je m’aperçois que je ne suis pas un dur comme lui. Y’a un moment où j’oublie si je ne pardonne pas. Question de nature. A-t-il raison ? A-t-il tort ? Chacun jugera. Aujourd’hui DD est au sommet, vous dis-je. Il a tous les droits.