"Le deuxième Donbass": à proximité de la Russie, des Ukrainiens du Nord vivent le retour des combats

"Le deuxième Donbass": à proximité de la Russie, des Ukrainiens du Nord vivent le retour des combats

À deux kilomètres de la Russie, le sol de la ville de Vovtchansk est serti de stigmates et de ruines encore fumantes. Depuis deux semaines et l'incursion d'au moins deux unités anti-Poutine dans la région russe de Belgorod doublée d'attaques de drones sur Moscou, un nouveau front semble se structurer et les habitants voient la guerre reprendre ses droits dans cette région du nord de l'Ukraine.

"C'est depuis le 31 mai [le lendemain de l'attaque sur Moscou, NDLR] que c'est comme ça. Avant, c'était calme, mais maintenant, ça tape 24 heures sur 24", explique un habitant interrogé par BFMTV.

"Le deuxième Donbass"

"Ça fait peur, des obus volent au-dessus de nos têtes", confie une femme âgée. "C'est devenu le deuxième Donbass ici", compare un autre homme.

De nombreux civils sont partis se réfugier vers Kharkiv, la grande ville de la région, à environ 70 kilomètres au sud-ouest. Pour ceux qui restent, les récentes attaques dans la région de Belgorod sont sur toutes les lèvres. Attablés autour d'un jeu d'échec à l'ombre d'un arbre, cinq habitants fêtent malgré tout l'anniversaire de l'un d'entre eux.

"Il faut continuer. C'est rien à côté des destructions causées par les Russes ici. Comparer les destructions à Belgorod avec celles qu'ils ont faites ici, c'est comme comparer la taille de la Terre avec celle du Soleil", explique l'un des hommes avec assurance. La conversation est interrompue par le bruit d'un projectile qui fuse dans les airs, suivi d'une explosion.

"Vous voyez, c'est ce qu'on vous dit depuis tout à l'heure!", renchérit-il.

"Vous entendez, ce sont les Russes qui me souhaitent mon anniversaire!", s'amuse un autre joueur d'échecs après avoir tressailli. Une nouvelle explosion retentit bientôt, encore plus proche.

Présence militaire accrue

Un quotidien pétrifiant et une présence militaire accrue. C'est désormais un ballet incessant de blindés ukrainiens qui affluent vers la frontière. Les soldats croisés restent très évasifs et nient toute responsabilité sur ces attaques vers le territoire russe.

"Ce sont des Russes qui aiment leur pays qui font ça. Ils sont partis pour libérer leurs terres. Nous, comme on est bienveillants, on les aide. Et pour être franc, Belgorod, on peut considérer qu'ethniquement, c'est un peu l'Ukraine", explique un militaire.

Une référence à ces unités de dissidents engagés contre leur propre pays. Leurs incursions en Russie sont presque quotidiennes mais l'Ukraine n'y participe pas, du moins officiellement.

Article original publié sur BFMTV.com