La diplomatie d’équilibriste d’Erdogan

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L’article de la semaine

Pourquoi cet article ?

Régulièrement, dans la rubrique Controverse du journal, Courrier international met face à face deux articles de presse aux points de vue contraires sur un même sujet d’actualité. Nous avons choisi cette semaine une controverse sur la politique étrangère déployée par le président Recep Tayyip Erdogan, qui oppose Takvim à plusieurs titres de la presse turque.

Si pour le quotidien progouvernemental les choix diplomatiques d’Erdogan ont permis à la Turquie de devenir une superpuissance, le média en ligne d’opposition Kisa Dalga, le quotidien nationaliste et laïc Cumhuriyet ou encore le quotidien de gauche Evrensel sont alarmistes sur la situation du pays. Cette controverse illustre le jalon “L’Empire ottoman, de l’essor au déclin” du thème II, en première, sur les dynamiques des puissances internationales.

S’il ne fallait retenir qu’une citation

“Des Balkans au Caucase, nous faisons la pluie et le beau temps. Nous renversons la table pour en assembler une nouvelle et nous balayons l’Europe au passage.”

À en croire le journaliste de Takvim, la Turquie a acquis un tel prestige auprès de ses voisins qu’elle est désormais la puissance dominante de la région. L’article énumère les leviers qui la rendent incontournable : un rôle de négociateur dans le conflit ukrainien, un hub énergétique pour toute l’Europe.

Il semble loin le temps où l’Empire ottoman était qualifié d’“homme malade” de l’Europe, d’autant que redonner à la Turquie son rayonnement du temps du califat ottoman obsède le président Erdogan. Pour la presse d’opposition, cette diplomatie ultra-interventionniste isole de plus en plus le pays sur la scène internationale, et le force à se rapprocher d’anciens concurrents pour maintenir son emprise régionale.

Mais la Turquie a-t-elle vraiment les moyens de ses ambitions au vu de sa situation économique ? Les prochaines élections législatives et présidentielle, initialement prévues le 18 juin et qu’Erdogan a décidé d’avancer au 14 mai, vont permettre de mesurer le soutien des Turcs à cette politique de grandeur, à moins que les nombreux problèmes intérieurs ne rattrapent l’ancien maire d’Istanbul, au pouvoir depuis 2014.

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