Son enfance, Arsenal, la religion du jeu... Une heure au confessionnal avec Arsène Wenger

Parler ballon, Arsène Wenger sait faire. Rares sont ceux qui le font même mieux que lui. Parler de lui, voilà un exercice plus acrobatique pour ce fils de "malgré-nous" sorti d'un petit village catholique de paysans alsaciens pour devenir une figure majeure du football international. Alors, il a écrit. Pas par goût de l'analyse autocentrée mais parce qu'une fois posé, vingt-deux années à la tête d'Arsenal (1996-2018) dans le rétroviseur, il a admis que partager son histoire intéresserait sa descendance et, plus globalement, les autres. "Ce n'est pas prétentieux de dire que j'ai eu une vie au-delà de ce que j'imaginais et de ce à quoi on m'avait préparé gamin", esquisse-t-il dans un café de Saint-Germain-des-Prés, devant une bouteille d'eau plate censée fluidifier son débit raison-passion.

Une enfance en Alsace, dans le bistrot familial

 

Ce matin-là, Arsène Wenger est à Paris pour la promotion de son autobiographie. Un zip attendu d'une carrière épaisse, un détour dans les méandres intimes d'un destin hors norme. L'enfance à Duttlenheim (Bas-Rhin), moins de 1.500 habitants après guerre : la salle enfumée du bistrot parental, les livraisons de charbon qui "font les muscles", les chevaux dans les champs, la traite des vaches, ce rapport charnel à la nature… "La ville est l'endroit de la triche : tu peux faire semblant d'être qui tu n'es pas. Dans un village, c'est beaucoup plus dur. Et le paysan se rapproche encore plus de la vérité : tu ne peux pas dire que tu as cultivé vingt...


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