Environnement, funérailles entre ciel et terre

Dans les Pyrénées, une première « forêt cinéraire » éthique et écologique accueille les défunts.

A vant de donner son accord, il n’a pas réfléchi longtemps. « L’idée était cohérente et en phase avec nos valeurs », assume-t-il. Nous sommes en 2017, François Arcangeli est alors maire d’Arbas, un village à 1 000 mètres d’altitude, dans les Pyrénées. Elia Conte Douette, consultante et formatrice en développement durable, lui propose d’accueillir dans sa commune la première « forêt cinéraire » en France.

« Je cherchais une manière de préserver de l’exploitation les forêts, notamment les anciennes, explique-t-elle. Avec notre projet, on demande juste à l’existant d’accueillir les partants : on inhume des urnes funéraires biodégradables au pied des arbres, les protégeant ainsi de toute coupe à venir. » Ensemble, ils délimitent 1,5 hectare sur les 450 de la forêt communale, au lieu-dit la Fontaine de l’Ours, là où trois ours ont été réintroduits en 2006. Une centaine d’arbres ont déjà été identifiés et, selon la concession – toutes perpétuelles – prise auprès de la mairie, chacun peut accueillir entre une et dix urnes. Elia Conte Douette crée une société, Cime’Tree, et dépose le nom de « forêt cinéraire ». Une inhumation revient entre 650 et 800 euros. « Un prix éthique », dit-elle.

L’arbre a toujours été considéré comme le symbole du lien entre la terre et le ciel

Mais ni l’un ni l’autre ne s’attendaient à un tel parcours d’obstacles. Si ailleurs, comme en Allemagne, les cimetières dit « naturels » sont en pleine expansion, en France, « il y a un vide juridique », explique François Arcangeli. Les services de la souspréfecture tentent de s’opposer au projet. « C’est un peu paradoxal, ajoute-t-il, parce que l’on peut disperser les cendres presque n’importe où ! Mais enterrer une urne biodégradable semble poser problème.(...)


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