Escrime: la fédération française s’insurge contre la programmation d’une nouvelle épreuve qualificative pour les JO

Escrime: la fédération française s’insurge contre la programmation d’une nouvelle épreuve qualificative pour les JO

"La FIE l’a fait !" écrit de colère, vendredi soir, la sabreuse ukrainienne Olga Kharlan sur Instagram en légende d’un cliché d’elle en tenue et du communiqué de la Confédération Européenne d'Escrime: "Apparemment le retour des Russes et Biélorusses n’est pas seulement possible, c’est une priorité" ajoute la quadruple championne du monde. "C’est un manque total de respect pour les athlètes. C’est un énorme avantage pour ceux qui pouvaient sortir du top 16 et un énorme désavantage pour ceux qui auraient pu l’intégrer."

Dans ce communiqué, Giorgio Scarso, le président de la Confédération Européenne (EFC) explique qu’après la réunion du Comex et de la FIE du 15 mai, "après un long débat et avec trois votes contre, l’épreuve individuelle n’a pas été reconnue valide pour la qualification olympique en vue des JO de Paris en 2024." Une autre épreuve se tiendra donc en octobre, de quoi temporiser en attendant la réintégration des athlètes russes qui tarde à devenir effective après une décision prise le 10 mars dernier.

"Je regrette que l’on fasse de la politique"

Parmi les trois signatures contre, celle de Bruno Gares, le président de la Fédération Française d’Escrime, ayant déjà voté contre la réintégration des tireurs, dirigeants et officiels russes et biélorusses en mars dernier. "On accepte les Russes qui vont tirer en octobre mais l’Ukraine ne participera pas s’il y a les Russes… Donc pour permettre à une nation de participer, on enlève une autre nation. Je pense que ce n’était pas la solution" explique-t-il à RMC Sport. "Je comprends l’idée mais il faut rester concentré sur la sélection aux Jeux. Ce sont des pays qui sont en guerre. Je regrette que l’on fasse de la politique plutôt que de laisser les règlements sportifs comme ils sont."

Afin d’éviter un déclassement des tireurs européens dans le ranking mondial, les autres compétitions seront elles aussi figées, une satisfaction pour Bruno Gares. "Heureusement qu’il y a ce blocage des points ! Autrement, on se serait retrouvé dans une situation où tous les autres pays prenaient 150 points de plus sur le classement et on se retrouvait derrière."

"C’est inhumain"

Un blocage jusqu’au déroulement de cette épreuve en octobre prochain, sur une période initialement réservée au repos des troupes. "Ça devient inhumain" s’insurge l’ancien conseiller au cabinet de la ministre des Sports Laura Flessel il y a six ans "Vous avez déjà vu des sportifs et des coachs qui n’ont pas de repos ? Il faut respecter le système. Rajouter pour faire plaisir aux Russes ce n’est pas ce qu’on doit faire, il faut suivre les directives du CIO, point." S’ajoute à cela le côté financier "Qui va payer le déplacement de la délégation ?" se demande Bruno Gares : "Je n’ai pas 5.000 euros de plus à mettre au budget pour ce genre d’épreuve !"

Article original publié sur RMC Sport