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On est chez les fous !

C’est une histoire de corneculs comme les agités du bocal aiment en inventer. Une polémique en peau de lapin qui suinte la mauvaise foi, transpire la malveillance et exhale la bêtise, le carburant des réseaux sociaux.

Capture d’écran (Twitter : @AidaTouihri)
Capture d’écran (Twitter : @AidaTouihri)

C’est la photo du scandale. Elle est postée sur le compte Twitter d’Antoine Griezmann. Le Français a grimé de noir son visage, ses bras, ses jambes. Il porte une perruque afro. Il a enfilé un maillot des Harlem Globetrotters. Sur la toile, on le voit ainsi prendre la pose et rendre hommage à ses héros de jeunesse. Griezmann est un fan de basket.

Que n’avait-il pas fait là !

Griezmann raciste ! Griezmann colonialiste !

Griezmann lapidé par les imbéciles qui ont pris en otage les réseaux sociaux.

Griezmann éreinté par les apprentis sorciers qui jettent de l’huile sur le feu, les mêmes qui alimentent des buzz, histoire de faire fructifier leur fonds de commerce.

Griezmann également critiqué par des gens que j’aime bien (qui n’appartiennent à aucune des deux premières catégories, dois-je le préciser), comme Aïda Touihri : « Le Blackface au mieux c’est maladroit ; au pire c’est raciste. Dans tous les cas, ça ne se fait pas » , a-t-elle écrit sur Twitter.

Griezmann a-t-il voulu faire de l’humour ? Non ! C’est un hommage.

A-t-il dénigré, caricaturé, moqué un basketteur noir ? Non. Il l’a représenté. Il se trouve qu’Antoine Griezmann a la peau blanche ; il s’est transformé en sportif noir, l’espace d’une photo.

Alors me direz-vous pourquoi ce cliché ? Pour provoquer ? Non ! Choquer ? Pas davantage. Le footballeur de l’Atlético de Madrid ne donne aucun message politique.

Que Griezmann ait voulu amuser ses twittos en dissimulant son apparence, cela ne fait aucun doute. Griezmann est une vedette. Chacun connait son visage comme ses boucles blondes. L’effet de la photo est réussi : on ne le reconnait pas. Le but est atteint : les fans sont surpris.

La suite, vous la connaissez. Griezmann est cloué au pilori au point qu’il présente ses excuses, reconnait une maladresse et regrette les personnes qu’il a blessées.

Ainsi vit l’époque.

Pascal Praud