Et si Paris faisait mentir les sondages

Paris en route pour l’exploit ? (Reuters)
Paris en route pour l’exploit ? (Reuters)

Face à Barcelone diminué par les blessures, le PSG avance avec toutes ses forces. Malgré les statistiques en leur défaveur, les Parisiens n’ont jamais semblé si proches de créer l’exploit face aux Espagnols. Explications.

A l’aube d’affronter Barcelone, les sondages et les statistiques ne plaident pas en faveur du Paris-Saint-Germain. Si nous consultons le baromètre Odoxa, pour RTL, et Winamax, seuls 18 % des Français croient en la victoire du club de la capitale. 42 % misent davantage sur un succès des Catalans en terre française. Et, prudents, 35 % signeraient tout de suite pour un match nul face aux coéquipiers de Messi vainqueurs 6-0 d’Alavés, lors de la dernière journée du championnat d’Espagne.

En résumé, deux tiers des Français estiment que Paris n’atteindra pas le grand huit de la Ligue des champions, cette saison. La lecture du dossier de l’Equipe ne donne guère de raisons d’y croire puisque les équipes dirigées par Unai Emery n’ont remporté qu’une seule victoire en vingt-trois rencontres face au Barça, encaissant même 58 buts, soit quasiment trois buts par match. Il faut avouer que Messi a inscrit à lui tout seul 25 buts en 21 matchs lors de cette série noire.

A lire tous ces chiffres, les mathématiciens ne donneraient que peu de chances aux Parisiens pour leur double confrontation face aux Catalans, dont la première se jouera mardi au Parc des Princes. Pourtant, les sondages se trompent souvent, et pas seulement en politique. D’abord, ils ne prennent pas en compte le rapport de force actuel et les doutes conjoncturels.

Au Barça, il y a un vrai problème avec les blessés qui affaiblissent l’organisation défensive. A Alavés, la ligne arrière était composée de trois Français, remplaçants habituels : Umtiti et Mathieu dans l’axe, et Digne sur le côté gauche. A droite, il y avait Aleix Vidal qui vient de se blesser gravement (fracture de la cheville gauche). Il serait absent cinq mois. Ce coup dur n’est pas le premier : l’Argentin Mascherano est lui aussi forfait (biceps). Toujours en défense, Piqué a été préservé lors du déplacement à Alavés car il s’était fait une frayeur dans la semaine en Coupe d’Espagne. L’infirmerie ne désemplit pas du côté catalan : Iniesta en sort à peine, Rafinha joue avec un masque en raison d’un nez cassé, et Arda Turan, touché aux adducteurs droits, ne sera pas du voyage à Paris. Quant à Busquets, lui aussi de retour de blessure, il ne parade pas en milieu de terrain.

Tous ces doutes ne plaident pas en faveur de l’équipe dirigée par Luis Enrique. Heureusement pour ce dernier, le trio offensif Messi-Neymar-Suarez marque but sur but et inspire la peur à l’adversaire. Le 2 novembre dernier, Manchester City avait dépassé cette crainte en imposant un pressing tout terrain durant quatre-vingt-dix minutes aux Espagnols, qui avaient fini étouffés (défaite 3-1). Pep Guardiola avait osé presser son ancien club dès la première relance en posant un bloc équipe quasiment à la ligne médiane. Evidemment, cela crée des espaces énormes dans le dos de la défense mais cette tactique a été payante. Depuis le début de la saison, Unai Emery souhaite que son équipe joue très haut et exerce un pressing de tous les instants sur son adversaire. C’est le moment ou jamais de tenter l’expérience. Puisque tous les chiffres donnent le PSG perdant, il faut tenter l’impossible pour créer l’exploit. Ce ne serait pas la première fois que les sondages auraient tort…