Europa League - Et si Lyon allait au bout ?

Après une qualification sans conteste face à Alkmaar, Lyon s’attaque désormais à un gros morceau : l’AS Roma. Sur le papier, les Italiens sont probablement le pire tirage possible, et partent très largement favoris. Néanmoins, l’OL a prouvé qu’il avait de la ressource dans les grands matches. Qui sait, si les Gones passent, pourquoi n’iraient-ils pas jusqu’au bout ?

Ne nous mentons pas : la probabilité de voir l’OL éliminer la Roma, puis continuer son petit bout de chemin jusqu’à la Friends Arena de Solna le 24 mai est plus que négligeable. Une fois ce constat réalisé, permettons-nous de rêver. A ce stade de la compétition, il ne reste que 15 adversaires. Parmi cette quinzaine, seuls deux semblent être au-dessus de l’OL. Malheureusement, les Gones ont évite Manchester mais hérité de la Roma. Mais qui sait ?

La Roma, un (très) gros morceau…

Avant de rêver à une demi-finale ou à la finale, l’OL devra se défaire d’un très gros client. Parmi les 16 équipes encore en lice, l’AS Roma est même peut-être la favorite. L’autre grand prétendant, Manchester United, peine toujours à développer du jeu et concède de larges faiblesses en défense. Pas de ça du côté des Romains, où l’arrière garde Szczesny-Manolas-Rudiger-Fazio tient bon la barre avec 22 buts encaissés en championnat, ce qui en fait la deuxième défense d’Italie. Difficile d’entrevoir un réel point faible dans cette équipe romaine qui compte dans ses rangs des vrais monstres comme le Belge Radja Nainggolan, probablement l’un des meilleurs milieux au monde actuellement, mais également Mohamed Salah, dont la pointe de vitesse risque de faire vivre des heures sombres à Jérémy Morel. Et que dire d’Edin Dzeko, dans la forme de sa vie, avec 29 buts en 37 matches…

Sur le papier, la Roma est donc largement devant. Les Romains viennent d’étriller Villarreal, pourtant réputé pour sa défense de fer cette saison, et occupent fièrement la deuxième place du championnat italien. On est ici loin de la triste quatrième place des Lyonnais et de leur défense en papier mâché qui s’écroule une semaine sur deux. Avant de rêver à un printemps suédois, les Gones auront donc fort à faire dès les huitièmes de finale, mais ne désespérons pas pour autant…

Des Lyonnais capables du meilleur comme du pire

Ce n’est pas tous les jours qu’il est permis de faire preuve d’optimiste concernant l’OL tant cette saison a été laborieuse sur tous les plans, à commencer par la qualité du jeu et du collectif lyonnais. A ce jeu-là, aucun doute, l’OL n’a aucune chance. S’il décide de montrer le bout de son nez, le salut des Gones viendra de leur incroyable capacité à se sublimer (et à l’inverse, à se saborder) d’une rencontre à l’autre. Cette saison, les supporters lyonnais ont pu admirer leur équipe sombrer à trois reprises face à Guingamp, prendre un bouillon monumental à Dijon, perdre lamentablement contre Lorient, mais également livrer des prestations de grande classe face à la Juventus et le Paris Saint-Germain, et également écraser un AS Monaco pourtant réputé intouchable.

Cet Olympique Lyonnais à deux vitesses, morose face aux petits et soudainement solide comme un roc face au gros, a peut-être les moyens d’inquiéter l’AS Roma sur un malentendu, en prenant les Italiens à la gorge comme ils ont étranglé l’AS Monaco en décembre. L’OL de Bruno Genesio est inconstant, friable, mais a comme qualité indéniable de savoir provoquer des miracles, et pour cause : Jérémy Morel a réalisé trois vrais bons matches cette saison, l’un au Juventus Stadium, et les deux autres contre Monaco et Paris.

En cas de qualification contre la Roma, le tableau final serait on ne peut plus dégagé pour l’OL, avec comme seul épouvantail Manchester United, dont la qualification face à Rostov est loin d’être acquise. Dès lors, tous les rêves sont permis…

Un objectif primordial pour l’année prochaine

Au-delà du rêve, la victoire en Europa League, aussi improbable soit-elle, est un objectif importantissime pour l’OL cette saison. Éliminé des deux coupes nationales et hors course pour le podium, les Gones possèdent une certaine marge sur leurs rivaux pour la cinquième place. La qualification en Europa League la saison prochaine semble donc aussi sûre que celle en Ligue des Champions semble impossible.

Or, une victoire finale en Europa League enverrait l’OL en Ligue des Champions pour l’année prochaine. Avec cette qualification inespérée, Lyon engrangerait un bonus financier non-négligeable en plus de celui acquis avec la victoire en finale, mais pourrait aussi convaincre certains cadors de rempiler une année de plus. Jean-Michel Aulas lui-même l’a avoué : cet été, Alexandre Lacazette et Corentin Tolisso devraient faire leurs valises. En cas de succès européen et de qualification en Champions League, peut-être pourraient-ils changer d’avis ? Ne reste plus qu’à rêver.

Charly M.