EXCLU - Thomas Levet : « Les Américains ne sont pas trop fans de ce genre de parcours »

14 ans après sa victoire en Ryder Cup, Thomas Levet s’est confié à Yahoo Sport alors que la compétition démarre ce vendredi dans les Yvelines. Ses souvenirs de 2004, les chances européennes, le retour de Woods, interview d’un ancien vainqueur dans le cadre du Forum Ryder Cup Golf et Santé.

Thomas Levet avec le trophée de la Ryder Cup…
Thomas Levet avec le trophée de la Ryder Cup…

Une Ryder Cup en France, cela représente quoi ?

Thomas Levet : Pour le golf français, c’est extraordinaire d’accueillir la plus grosse épreuve au monde, et d’avoir la chance de recevoir les meilleurs. Une chance inouïe, que le public français appréciera encore plus une fois que la compétition aura démarré… Et avec Tiger Woods, c’est fabuleux.

Ne pas avoir de joueur français, c’est un regret…

T. L. : C’est dommage pour nous. On n’y peut rien. Les places sont chères et les joueurs jouent très bien. Depuis 45 ans, 3 Français ont disputé la compétition : Van de Velde, Dubuisson et moi-même. Alex Levy s’est un peu trop tendu au fur et à mesure que la Ryder Cup approchait. Plus il la cherchait, plus elle s’éloignait. Il a eu une bonne carburation jusqu’en mai, et au moment où il fallait gagner de grands tournois, cela s’est un peu plus mal passé pour Alex malheureusement.

Quel souvenir gardez-vous de votre victoire en Ryder Cup en 2004 ?

T. L. : J’avais joué à côté de Detroit sur le parcours d’Oakland Hills. On avait perdu les 2 doubles avec Jimenez face à Mickelson notamment. Il y avait un niveau de jeu incroyable. La Ryder Cup vous permet d’élever votre jeu à un niveau insoupçonné. On se surprend sur certains coups dans les 2 sens, les mauvais et les bons (rires). Mon simple, je l’avais gagné face à Fred Funk, et l’Europe s’était imposée 18,5 à 9,5. On les avait “explosés“. Quand on fait partie de l’équipe européenne, on remplit plein de buts dans une carrière. On ne peut pas toucher plus haut en sport par équipe.

« Cela fait 20 ans que les Européens jouent l’Albatros »

Des conseils à donner aux Européens cette semaine ?

T. L. : Aucun. Il faut faire confiance à son jeu. Si on a des émotions un peu perturbantes, toujours se dire que le “mec“ en face en a aussi. Moi c’est ce qui me calmait… Les pièges du parcours, ce sont essentiellement les obstacles d’eau, le gros rough du National. On explose vite quand on attaque trop.

Les joueurs européens ont-ils une chance ?

T. L. : Cela fait 20 ans que les Européens jouent l’Albatros, et les Américains ne sont pas trop fans de ce genre de parcours… Des joueurs qui tapent très fort alors qu’au National, il faut être précis. Leur force de frappe va être diminuée, et cela nous fait une arme en plus.

Pour terminer, quels bienfaits le golf a-t-il sur la santé ?

T. L. : Le golf est très mental. Quand on est en confiance, c’est top. Quand on se “prend la tête“, cela peut dérailler… Un sport qui fait beaucoup réfléchir, un sport très technique. Les gens ont l’impression qu’ils peuvent le maîtriser après un bon coup, et le coup suivant, c’est la “cata“. Pour un amateur, le golf permet de décompresser, sortir du bureau et passer une bonne journée. Moi, je joue encore tous les jours (rires), j’essaye toujours de très, très bien jouer, et oui c’est prenant.