"Si des fédérations savent, elles doivent parler", Cantona mobilisé contre les abus sexuels sur mineurs

"Si des fédérations savent, elles doivent parler", Cantona mobilisé contre les abus sexuels sur mineurs

Une œuvre d’utilité public. Éric Cantona a été particulièrement touché par l’histoire de l’ancien rugbyman Sébastien Boueilh, violé durant son enfance par le mari de sa cousine (dans les années 1990). Le légendaire attaquant de Manchester United, âgé de 56 ans, a accepté d’incarner l’ex-talonneur de Dax dans le téléfilm "Le Colosse aux pieds d’argile" (réalisé par Stéphane Murat), qui sera diffusé ce jeudi soir sur TF1.

"J’ai reçu l’autobiographie de Sébastien (parue en 2020 chez Michel Lafon, ndlr), qui raconte tout ce qui s’est passé jusqu’au procès, explique Cantona dans Le Parisien. J’avais vraiment envie d’un rôle comme ça… mais c’est l’histoire d’un gamin. Il a fallu adapter le scénario pour que je puisse jouer plus de deux minutes. Ce n’est pas parce que c’est un ex-sportif… C’est quelque chose qui arrive malheureusement à des milliers de gamins."

"L’omerta, c’est partout, tous les jours"

A travers le témoignage de Sébastien Boueilh, dont l’agresseur a été condamné à dix ans de prison en 2013, Éric Cantona souhaite "libérer" et "déculpabiliser" les mineurs victimes d’abus sexuels. En appelant à briser le silence. Dans le monde du sport notamment. "Si des fédérations savent des choses, évidemment qu’elles ont une responsabilité: celle de parler, estime l’ancien joueur de l’équipe de France. Et aussi de chercher à savoir. Parce que ce sont des gamins, qu’ils se retrouvent en groupes, avec un entraîneur, des dirigeants, un mec que tout le monde aime, hyper serviable, qui organise les lotos, les fêtes, qui emmène les gamins. Les fédérations, l’Église, l’école, les entreprises… Tout le monde a une responsabilité. Si quelqu’un sait des choses, il doit parler."

"Ne parler que du milieu sportif réduit le problème. L’omerta, c’est partout, tous les jours. Des films comme celui-là peuvent servir, poursuit l’idole d’Old Trafford. Sébastien parle très librement de ce qui lui est arrivé. Chaque fois, des gens viennent le voir à la fin. Des gens que tu ne soupçonnerais pas. Des mecs qui ont des têtes de sportifs, des têtes dures et qui, d’un coup, s’effondrent. C’est beau ce qu’il a fait de ce qu’il lui est arrivé. Parce qu’il a réussi à parler et que la justice a reconnu qu’il était la victime".

Article original publié sur RMC Sport