Falcao, la bourse ou le rêve

En souhaitant garder Falcao, Monaco a lancé un message fort. Le club princier renonce à un pactole (60 millions d’euros) pour jouer le titre de champion de France. La vente du Colombien aurait été une défaite de ses ambitions.

Falcao
Falcao

L’argent facile ou la poursuite d’un rêve impossible ? Tout le monde peut le comprendre facilement : Monaco avait une occasion en or de revendre Falcao à un prix inespéré situé entre 50 et 60 millions d’euros lors de ce mercato d’hiver. Pris d’une délirante fièvre acheteuse, un club chinois (le Tianjin Quanjian, dirigé par l’Italien Fabio Cannavaro) était disposé à payer le prix fort pour s’attacher les services de l’avant-centre de Monaco. Après des années de doutes, de blessures, de prêts (remplaçant à Manchester United ou Chelsea) ou de déprime, le Tigre n’avait plus aucune cote sur le marché des footballeurs internationaux. L’occasion était rêvée pour le club monégasque de sortir par le haut en revendant Falcao au moment où il revenait enfin en forme.

En effet, la renaissance de Radamel Falcao (32 ans) sous le maillot de l’AS Monaco n’a pas échappé aux recruteurs chinois, qui se baladent avec des carnets de chèques aux chiffres indécents. Auteur de 17 réalisations en 21 apparitions toutes compétitions confondues, le Colombien redevient un avant-centre convoité. Cette semaine, le président du Tianjin Quanjian, Shu Yuhui, avait révélé qu’il était même tout proche d’un accord avec le buteur sud-américain. En fait, le club avait déjà préparé un contrat annuel (20 millions d’euros) pour Falcao. « Nous nous étions mis d’accord avec eux sur le salaire et les primes. Radamel devait signer son contrat, mais les nouvelles règles nous ont forcés à abandonner ce dossier», s’est justifié le dirigeant chinois.

Selon diverses sources, quelle que soit la décision du club de la Chinese Super League, la formation princière a effectué son choix pour l’avenir de son n° 9. Les choses sont claires : « Falcao ne partira pas à la fin du mois de janvier ». L’écurie de la Principauté n’entend pas briser son formidable élan en se séparant de l’une de ses pièces maîtresses cet hiver. Mieux, une possible prolongation de contrat serait possible. Lié à l’ASM jusqu’en juin 2018, Radamel Falcao pourra ensuite signer un dernier gros contrat. Il sera toujours temps d’aller en Chine prendre sa retraite dorée et zen.

Dans cette affaire, Monaco a donc joué la prolongation du rêve. Cette décision semble intelligente à double titre. Le transfert de Falcao aurait cassé la dynamique collective de groupe, le Colombien n’est pas capitaine par hasard. Jardim lui confié le brassard car il a jugé le comportement de son international irréprochable en dehors et sur le terrain. La meilleure attaque d’Europe (avec 3 buts de moyenne par match de Ligue 1) a besoin de son leader pour fixer les adversaires qui restent focalisés sur la réputation du Tigre. Présent sur les quatre compétions et en course depuis le mois du mois d’août, le groupe monégasque a besoin de faire tourner son effectif, même si ce dernier reste fourni (46 joueurs).

L’argent fait le bonheur mais peut aussi casser les plus beaux rêves. Si Monaco obtient le titre de champion de France à la surprise générale, ou élimine Manchester City en Ligue des Champions, il sera toujours temps de revendre le buteur colombien au prix fort. Pour le moment, Monaco nous enchante par son jeu offensif. Il faut que le rêve se poursuive. Il vaut mieux mourir avec de beaux souvenirs que les poches pleines en ayant renoncé à ses rêves.