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"Mon favori? Moi ce que je veux, c’est réussir à avoir des places pour la finale", sourit Patrick Vieira, ancien de City et de l'Inter

Nous sommes à quelques jours de cette finale de la Ligue des champions, déjà êtes-vous surpris par l’affiche de cette finale?

Non, quand on voit le parcours de l’Inter, ils méritent d’être en finale. C’est une équipe sur le papier avec des joueurs extraordinaires, et ils ont réussi à faire des grands matchs. On n’arrive pas en finale de Ligue des Champions par hasard. Et de l’autre côté City, je ne suis pas surpris, ils dominent le championnat anglais et ça joue très bien.

Justement, cette équipe, on a vu sa performance face au Real, elle donne l’impression d’être insubmersible?

Ils sont vraiment extraordinaires. Il n’y a pas besoin d’être fan de City pour prendre plaisir à les regarder jouer. C’est une équipe qui dégage beaucoup de forces sur le plan technique, sur la qualité physique, sur la qualité du jeu, ça marque des buts et ça défend bien en équipe. Franchement c’est une équipe belle à voir jouer.

Est-ce que Haaland vous épate?

On savait déjà que c’était un buteur remarquable, il l’a démontré en Allemagne. Mais là il est entré dans un collectif qui se crée beaucoup d’occasions, et il n’en rate pas beaucoup, et ça c’est son point fort. Auparavant ils avaient de très bons attaquants, mais ils avaient 10 occasions pour 5 buts, alors que maintenant ils vont avoir 10 occasions pour 8 ou 9 buts avec lui. C’est un joueur de surface, il a une détermination, une agressivité pour vouloir mettre ce ballon au fond, c’est l’élément qui peut-être leur manquait. Même au niveau de l’état d’esprit, un combattant, il ne lâche rien, et c’est clairement une force pour City.

Coté Inter, qu’est-ce qui vous a le plus impressionné dans leur campagne européenne?

C’est leur force collective, ils ne dominent pas le jeu en ayant la possession mais elle défend très bien, capable de défendre très bas. Et puis après en contre ça va vite, beaucoup de qualités individuelles, y a Edin Dzeko qui retrouve ses 20 ans, et Lautaro Martinez qui est extraordinaire, qui est en pleine forme et ça prend peu de buts.

Je ne vais pas vous mettre en porte-à-faux, vous qui avez joué à City, entrainé les jeunes de City, été manager dans la galaxie City (New York City entre 2016 et 2018), vous avez été joueur à l’Inter, donc je ne vais pas vous demander qui est votre favori. En revanche vous en avez fréquenté des clubs, est-ce que ce n’est pas dur de séparer son cœur entre 2 équipes qui s’affrontent, de devoir choisir?

Ce n’est pas évident, et c’est pour cela que je ne choisis pas (rires). Moi ce que je veux, c’est réussir à avoir des places pour la finale. Je sais que l’atmosphère va être extraordinaire. Il va y avoir deux équipes qui sont capables de gagner cette finale, même s’ils pratiquent un football différent. Les favoris restent City sur ce qu’ils ont montré les derniers mois, mais cette équipe italienne il faut s’en méfier parce qu’ils sont capables de défendre pendant longtemps, d’accepter de défendre jusqu’au moment de créer cette petite différence, d’où la méfiance envers les équipes italiennes.

Vous parlez de cette ambiance extraordinaire à Istanbul, Expedia a réalisé une étude auprès des fans français qui sont peut-être un peu chauvins, car pour eux, c’est le Parc des Princes et le Vélodrome qui sont les plus belles ambiances d’Europe, on est un peu chauvins non, Patrick?

(Rires) On l’est un peu sans doute, mais c’est vrai que le Parc et le Vélodrome restent deux ambiances au top. Mais moi qui ai joué et vécu de nombreuses années en Angleterre, Liverpool c’est quand même pas mal, Newcastle aussi. J’ai eu la chance d’assister à une finale de Ligue des champions entre le Bayern et Chelsea, en 2012, à Munich, et là aussi c’était pas mal!

Toujours par rapport à cette étude d’Expedia, une grande majorité des fans français reconnaissent la musique de la Ligue des champions en moins de 3 secondes, elle prend aux tripes cet hymne non quand on est sur le terrain?

Bien sûr, c’est la référence du haut niveau, car la Champions League, est quelque chose de spécial. Cette fierté que les joueurs peuvent avoir de gagner cette compétition. Je n’ai pas eu la chance de la gagner, mais j’ai joué plus de 70 matchs dans cette compétition, et ça reste quand même quelque chose de spécial.

On ne va pas évoquer votre avenir, car on veut éviter une réponse bateau car vous n’allez pas évoquer vos discussions éventuelles. En revanche, votre manière de jouer, votre philosophie, peut-elle s’appliquer uniquement à la Premier League, ou ça peut être valable dans tous les championnats?

Peu importe le championnat, ce qui compte est d’avoir une philosophie de jeu claire et d’avoir des joueurs pour cette philosophie. Il faut aussi faire en sorte de mettre les joueurs dans les bonnes conditions pour qu’ils expriment leur talent, et ça peut dans ce cas donner plus de chances de gagner des matchs. Y a-t-il une vérité pour gagner des matchs? Je ne pense pas. Il y a des entraineurs qui ont gagné en étant défensif. Moi ce qui compte pour moi, c’est d’avoir des idées claires, pour avoir un message cohérent vis-à-vis des joueurs, pour les mettre dans de bonnes conditions.

Article original publié sur RMC Sport