Publicité

Feu vert de l'OMC à des taxes de l'UE dans le litige Boeing

FEU VERT DE L'OMC À DES TAXES DE L'UE DANS LE LITIGE BOEING

(Reuters) - L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a autorisé l'Union européenne à imposer de nouveaux tarifs douaniers sur 4 milliards de dollars de produits américains en représailles aux subventions accordées à Boeing, a-t-on appris mardi de personnes au fait du dossier.

Cette décision pourrait alimenter les tensions commerciales entre Washington et Bruxelles, à cinq semaines de l'élection présidentielle américaine du 3 novembre.

Elle fait écho au feu vert donné en octobre dernier par l'OMC aux Etats-Unis pour appliquer des taxes douanières sur 7,5 milliards de dollars d'importations en provenance de l'UE en raison de subventions accordées à Airbus.

Les deux camps, empêtrés dans ce litige depuis 16 ans, ont été informés vendredi dernier de la décision des médiateurs de l'OMC, qui devrait être publiée dans les prochaines semaines, ont indiqué les sources.

Aucun commentaire n'a été obtenu dans l'immédiat auprès des services du représentant américain au Commerce et de la mission de l'UE à Washington.

Boeing s'est refusé à tout commentaire sur le rapport confidentiel de l'OMC mais a accusé Airbus d'avoir ignoré sa décision récente de renoncer à des exonérations fiscales dans l'Etat de Washington afin d'avancer vers une issue au litige.

Airbus, qui a récemment fait des concessions en acceptant un relèvement des taux d'intérêt sur des prêts obtenus auprès de la France et de l'Espagne, n'était pas joignable dans l'immédiat.

Des sources de part et d'autre ont déclaré que les taxes de l'UE sur des produits comme les avions de Boeing - qui doivent toujours être validés officiellement par l'OMC - ne devraient vraisemblablement pas être imposées avant l'élection présidentielle américaine, Bruxelles ne voulant pas ajouter aux tensions de la campagne électorale.

Selon des sources européennes, la dernière décision de l'OMC ne tient pas compte de quelque 4,2 milliards de dollars de tarifs douaniers contre les Etats-Unis laissés de côté dans le cadre d'une affaire préalable, ce qui donnerait à l'UE une puissance de frappe de 8,2 milliards de dollars au total.

(Tim Hepher à Paris et Andrea Shalal à Washington, avec Eric M. Johnson et David Lawder; version française Jean Terzian)