FFF: "j’ai eu peur de mourir", Florence Hardouin sort du silence après son infarctus

FFF: "j’ai eu peur de mourir", Florence Hardouin sort du silence après son infarctus

Florence Hardouin prend la parole pour la première fois un peu plus de quatre mois après sa mise à pied de la Fédération française de football (FFF), le 11 janvier dernier. A l’annonce de la nouvelle, l’ancien directrice générale, licenciée ensuite (d'abord pour faute grave, puis en raison des conclusions de l'audit interne diligentée par le ministère des Sports sur la gestion de la FFF), a été victime d’un infarctus et hospitalisée.

"Je me souviendrai toute ma vie de ce 11 janvier"

"Je me remets doucement, confie-t-elle dans L’Equipe. Physiquement, je reste prudente, je suis suivie médicalement. Le plus dur, c'est l'aspect psychologique. Je me souviendrai toute ma vie de ce 11 janvier. Je sortais d'un déjeuner professionnel, j'étais dans la rue et j'apprends ma mise à pied par les médias. Le choc émotionnel a été très fort. Je n'ai pas compris ce qui m'arrivait. J'ai eu mal dans la poitrine, ça chauffait. Comme je connais bien mon corps, j'ai vite su que c'était un peu grave. Aux urgences, on m'a dit que je faisais un infarctus. J'étais anéantie. Le mot infarctus, ça fait peur. Ce que je vais vous dire est peut-être idiot, mais j'ai eu peur de mourir. J'ai pensé tout de suite à mes enfants, à ma famille, à mes proches. L'expérience a été traumatisante (les larmes lui montent aux yeux) et je ne la souhaite à personne."

Emue, l’ancienne dirigeante assure ne pas avoir anticipé une telle décision du comité exécutif malgré de fortes tensions. Elle confie avoir reçu un message de Didier Deschamps, sélectionneur de l’équipe de France, peu de temps après les faits. "Il m'a fait un message deux jours après mon infarctus et depuis, on n'a plus de contacts", précise-t-elle en indiquant que la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, avait aussi pris des nouvelles de son état de santé.

Florence Hardouin profite aussi de sa prise de parole pour démentir les accusations de misogynie et d’homophobie formulées par d’anciennes salariées. Elle assure avoir mal vécu les critiques sur son management jugé brutal par plusieurs collaborateurs et dément avoir contacté Zinedine Zidane pour lui proposer un contrat de sélectionneur. Florence Hardouin défend son bilan mais refuse d’évoquer ses relations conflictuelles avec Noël Le Graët, ancien président de la FFF poussé à la démission le 28 février dernier.

Elle déplore aussi les conditions de l’éviction de Corinne Diacre de son poste de sélectionneure de l’équipe de France féminine et assume le montant réclamé (2,5 millions d’euros selon Le Monde) à la Fédération française de football qu’elle a assigné devant les prud’hommes. Florence Hardouin a aussi porté plainte pour harcèlement moral et sexuel dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte contre Noël Le Graët.

Article original publié sur RMC Sport