Finistère: un tract néonazi envoyé à plusieurs mairies, une enquête ouverte

Le courrier a été envoyé par mail à 17 mairies du Finistère la semaine dernière. Il diffuse un message antisémite, homophobe et xénophobe en reprenant des symboles du régime nazi.

Un message de haine. Près d'une vingtaine de mairies du Finistère ont reçu vendredi par mail un document appelant à "rétablir la domination de la race blanche en Europe" et marqué d'une croix gammée faisant référence au régime nazi. Le préfet a annoncé dimanche l'ouverture d'une enquête judiciaire.

Un lien vers un site nationaliste et antisémite

Le courrier se présente sous la forme d'un tract s'adressant à un "homme blanc", expression écrite en larges lettres noires sur fond blanc. Le message appelle à se débarrasser des "juifs", jugés responsables de "détruire" la France "par l'immigration, la dégénérescence pédo-LGBT et la guerre".

"Rejoins-nous pour rétablir la domination de la race blanche en Europe", appelle ensuite les auteurs du message, indiquant une adresse URL, ainsi qu'un QR Code renvoyant vers le site Internet "Démocratie participative". Une plateforme ouvertement raciste et antisémite, dont le nationaliste breton Boris Le Lay a déjà été soupçonné d'être l'administrateur, et qui a déjà été supprimée ou bloquée à plusieurs reprises sur décision administrative ces dernières années.

Au total, dix-sept mairies ont été recensées, toutes dans le Finistère, comme destinataires de ce message.

"Indignation" de la préfecture

Le courrier, mêlant antisémitisme, xénophobie, homophobie et symboles références à l'idéologie nazie, a été notamment publié vendredi sur Twitter par Jean-Paul Vermot, maire divers gauche de Morlaix, dans le Finistère, qui fait partie des destinataires.

"Honte à ceux qui s’associent aux nazis, aux antisémites, aux racistes et homophobes", dénonce l'édile sur le réseau social, tout en précisant avoir déposé un signalement au commissariat et avoir déposé plainte.

Le maire PS de Le Relecq-Kerhuon, Laurent Peron, aussi visé par le message, dénonce de son côté des propos "inacceptables" et "dégueulasses". "Évidemment, nous ne laissons pas la moindre place à ce genre de message et la justice sera saisie", promet-il.

La préfecture du Finistère a réagi dimanche sur Twitter, confiant son "indignation" à la découverte de ce courrier, alors que les violences contre les élus étaient en hausse de 32% en 2022, selon l'Intérieur.

Le préfet a annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire et demande à "toute personne ayant reçu ces tracts" de "se manifester auprès de la gendarmerie ou du commissariat le plus proche".

Un tract similaire en Seine-Maritime

Fin mai, des habitants de La Neuville-Chant-d'Oisel, une commune de Seine-Maritime, ont reçu un tract similaire dans leur boîte aux lettres. La municipalité en a rapidement été informée par ses administrés.

"Au nom de la commune, j'ai tenu officiellement à porter plainte pour incitation à la haine et incitation à la violence", déclarait à l'époque le maire LR Julien Demazure, au micro de BFM Normandie.

L'élu avait évoqué plusieurs pistes et avancé l'hypothèse d'un "individu qui, visiblement, obéit à un réseau national", sans plus de précision. Une enquête avait aussi été ouverte.

Article original publié sur BFMTV.com

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