Foot - Méthode Supporters en colère : comment réagir ?

Deux matches ont été marqués par les réactions de supporters mécontents, ce week-end. Une fronde qui a été gérée différemment à Reims et à Aston Villa. Mais il existe aussi beaucoup d'autres façons de se comporter dans ces cas-là.Quand les supporters font parler d’eux, c’est souvent le signe qu’il y a un problème. Lorsqu’ils commencent à se faire entendre, quel que soit le club qu’ils soutiennent, plusieurs solutions s’offrent alors aux personnes visées par leur colère. Certaines optent pour le dialogue, histoire de calmer les fans remontés. D’autres préfèrent entrer dans le conflit, au risque de voir parfois la situation dégénérer. Ce week-end, les deux cas de figure se sont produits, en Ligue 1 et en Premier League. Mais ce ne sont pas les seuls exemples de comportements constatés quand les tribunes se mettent à gronder.Pour apaiser les esprits, la première idée trouvée par Aïssa Mandi a été de se rendre au pied du virage des supporters mécontents, samedi après la défaite de Reims face à Toulouse (1-3). Une semaine après son élimination en 32es de finale de Coupe de France par Chambly (1-4), club de National, l’équipe champenoise a encore montré un triste visage face à un rival pour le maintien en Ligue 1. Au coup de sifflet final, face à la bronca et aux insultes reçues, le capitaine rémois a pris ses responsabilités. Spontanément, à l’instar de Mats Hummels et Roman Weidenfeller en février dernier à Dortmund, l’international algérien est allé écouter les meneurs de la fronde, seul au pied de leur virage, pour tenter d’éteindre l’incendie. «On est à fond. On ne joue pas tranquilles. Continuez de nous encourager s’il vous plaît», a aussi demandé le défenseur, après avoir entendu les griefs reprochés à sa formation. Une attitude appréciée par les insurgés, avec qui la discussion s’est terminée de façon courtoise, même si les démissions du président Jean-Pierre Caillot et de l’entraîneur Olivier Guégan ont été réclamées.Bon dernier de Premier League, avec une seule victoire en vingt matches et le troisième pire bilan de l’histoire moderne du Championnat anglais, Aston Villa se serait bien passé de cette affaire supplémentaire. Après leur match nul samedi au troisième tour de la Cup, face à Wycombe (1-1), pensionnaire de D4 anglaise, Rémi Garde et ses joueurs, dont Brad Guzan et Joleon Lescott ont dû faire face à la grogne de leurs fans en rejoignant les vestiaires. Conspués, le gardien américain et le défenseur anglais ont répondu sur le même ton. «Allez vous faire foutre», ont-ils lancé avant de se moquer de leurs assaillants, en leur jetant leurs chewing-gums depuis le banc des remplaçants. Une réaction qui a envenimé les choses mais n’a pas été sanctionnée par les Villans. Tout juste leur entraîneur français les a-t-il réprimandés avant de prétexter ne pas avoir vu les faits.En avril dernier, la crise couvait à Nice. Dans un contexte rendu tendu par l’absence de dialogue entre le président Jean-Pierre Rivère et ses supporters, plusieurs d’entre eux ont agressé l’entraîneur Claude Puel à l’entraînement, ainsi que certains joueurs (Hassen, Digard et Gomis). Dans la foulée d’un match nul contre Evian-TG à l’Allianz Arena (2-2), Alexy Bosetti a confié avoir tenté de raisonner certains de ses amis, toujours membres de la Brigade Sud, à laquelle il appartenait dans le passé. «Dans les dix dernières minutes, si tous les supporters avaient été là, on aurait peut-être pu forcer la décision, a-t-il regretté. C’est dommage. C’est le message que j’essaie de faire passer, mais je n’ai aucun autre pouvoir. J’essaie de faire mon métier et de faire en sorte que tout se passe le mieux possible». L’initiative personnelle de l’ancien Ultra devenu joueur partait d’un bon sentiment, mais son infiltration n’a pas eu de grands effets.À son arrivée à l’AS Rome durant l’été 2013, Rudi Garcia n’a perdu de temps. Lors de l’une de ses premières conférences de presse, le coach français s’en est pris aux tifosi, coupables selon lui d’entretenir un climat délétère autour de son équipe. Après un entraînement au cours duquel des banderoles avaient été déployées pour dénoncer les envies de départ de Pablo Osvaldo, Miralem Pjanic et Federico Balzaretti, le technicien a dénoncé ces agissements. «Ceux qui critiquent le club et les joueurs ne peuvent pas être des supporters de la Roma, a-t-il estimé. Au mieux, ce sont des supporters de la Lazio. Je comprends qu’ils ne soient pas contents et c’est normal. Mais ça ne doit pas empêcher d’avoir du respect pour le club et les joueurs». Un discours qui a porté ses fruits puisque la Louve n’a déploré plus aucun débordement cette saison-là et fini deuxième de Serie A.Depuis sa reprise du FC Nantes en 2007, Waldemar Kita entretient une relation houleuse avec les supporters. À plusieurs reprises, le président a été pris à partie par certains d’entre eux. Deux fois notamment, l’affrontement a même tourné en bagarre, lorsque le dirigeant au sang chaud s’est défendu face aux attaques dont il venait de faire l’objet. En mai 2009, sur le parvis du Stade de France, en marge d'une finale de Coupe Gamberdella perdue par les jeunes Nantais contre Montpellier (0-2), le Franco-Polonais avait donné un coup de tête à l’un des fans présents, venus manifester contre sa gestion. Quelques semaines plus tard, en janvier 2010, lors d’un match amical à Canet-en-Roussillon, il avait cette fois profité de la mi-temps pour chahuter deux supporters récalcitrants, avec son fils et deux autres membres de l’encadrement. Une version qu’il a toujours contestée. Et comme aucune plainte n’avait été déposée, faute de preuves, le patron des Canaris n’avait pas été inquiété par la justice. Bien qu'il reste un coutumier du fait.