Fosbury, Madjer, Panenka... ils ont donné leur nom à un geste

Denise Biellmann, Dick Fosbury et Antonin Panenka. (L'Équipe)

Décédé dimanche, le champion olympique de saut en hauteur en 1968, Dick Fosbury, a révolutionné sa discipline à travers une nouvelle technique de saut. Comme d'autres athlètes, il a fait partie de ceux qui ont donné leur nom à un geste.

Le « Fosbury-flop » - Dick Fosbury

Dans les années 1960, il y avait deux façons de passer une barre en saut en hauteur : en rouleau ventral, qui consiste à passer la barre en sautant le ventre en avant, et en ciseau, où les jambes, lancées en avant, passent au-dessus.

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Mais en 1963, un jeune athlète américain, Dick Fosbury a réinventé la manière de sauter en enroulant la barre avec le dos. Une technique déjà expérimentée par Bruce Quande (qui avait finalement abandonné l'athlétisme). Le voyant faire, les entraîneurs craignaient que Fosbury se « casse le cou ». Lorsque des journalistes lui ont demandé comment se nommait son saut, il a répondu « le flop » : le « Fosbury-flop » est apparu.

Cinq ans après aux JO de Mexico, il a révélé cette technique au grand public et remporté la médaille d'or, s'offrant même le record olympique (2,24 m) à 21 ans. Le « Fosbury Flop » a triomphé . Même si son adaptation a pris du temps, la technique est aujourd'hui utilisée par tous les athlètes de la discipline.

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La « Pirouette Biellmann » - Denise Biellmann

Figure incontournable du patinage artistique, la « Pirouette Biellmann » n'a étonnamment pas été créée par Denise Biellmann, mais par Janet Champion. Mais dans les années 1970 et 1980, c'est bien la patineuse suisse qui l'a popularisée. Elle consiste à attraper et maintenir sa jambe en extension au-dessus de la tête.

C'est en grande partie grâce à cette figure que Denise Biellmann a été sacrée championne d'Europe et championne du Monde en 1981. Aujourd'hui encore, la « Pirouette Biellmann » figure dans la liste des pirouettes du patinage artistique.

La « Panenka » - Antonin Panenka

Geste à part entière du football moderne, la panenka tient ses origines d'un homme : Antonin Panenka. En 1976, le milieu de terrain tchèque disputait avec la Tchécoslovaquie la finale de la Coupe d'Europe des Nations contre l'Allemagne de l'Ouest, tenante du titre. Dos à dos après le temps réglementaire et les prolongations (2-2), les deux formations se sont affrontées dans une séance de tirs au but.

En ratant le sien, l'attaquant allemand Uli Hoeness a donné à Antonin Panenka la balle de match (4-3). Ce dernier s'est élancé et au lieu de frapper en force, a piqué son ballon au centre du but, piégeant ainsi le gardien Sepp Maier, qui avait plongé sur sa gauche. Il a donc offert la coupe à son pays, mais aussi son nom à ce geste.

Le « Rider Dunk » - Isaiah Rider

Drafté en 1993 par les Timberwolves, l'arrière Isaiah Rider a participé en 1994, à Minnesota, au concours de dunk à l'occasion du All-Star Game. Le rookie y a réalisé une figure spectaculaire où il a fait passer la balle entre ses jambes alors même qu'il était en l'air, avant de smasher le ballon dans le cercle. Lorsqu'il a réalisé cette figure, tout le monde pensait que c'était la première fois qu'elle était réalisée, mais non. La même avait déjà été exécutée lors du concours de dunk de 1984 par Orlando Woolridge.

D'abord appelé le « East Bay Funk Dunk », le dunk d'Isaiah est finalement retenu sous le nom de « Rider », laissant dans l'oubli la performance de Woolridge.

La « Madjer » - Rabah Madjer

Attaquant du FC Porto, l'Algérien Rabah Madjer a disputé en 1987 à Vienne la finale de la Coupe des clubs champions contre le Bayern Munich. Son équipe, menée 1-0 depuis l'ouverture du score des Allemands à la 24e minute, se dirigeait tout droit vers une défaite.

Mais à douze minutes du terme, la rencontre a basculé. Le Brésilien Juary, dans la surface de réparation, centre mais le ballon arrive dans le dos de Madjer qui avait couru vers l'avant. L'Algérien se repositionne et le reprend en demi-volée avec son talon droit. Ce geste jamais réalisé, prend le nom de son auteur, la « Madjer » est née.

La « Position Mohoric » - Matej Mohoric

Interdite depuis le 1er avril 2021, car jugée trop dangereuse par l'Union cycliste internationale, la « Position Mohoric » a fait partie intégrante des courses de cyclisme durant des années. C'est lors de son titre mondial espoir, en 2013, que le coureur slovène Matej Mohoric a expérimenté une position particulière en descente qui prendra son nom.

Ses fesses quittaient la selle et se posaient sur le tube horizontal, le torse se plaçait sur la potence de manière à être horizontal à la route, les avant-bras repliés et la tête posée à l'avant du guidon. Le but ? Un gain aérodynamique estimé aux alentours de 15 %. En 2016, lors du Tour de France, le coureur anglais Christopher Froome a popularisé cette technique en l'utilisant à plusieurs reprises.