Publicité

Un fossile caché dans une armoire anglaise vieillit les lézards

Soigneusement rangé dans un placard du Musée d'histoire naturelle de Londres, ce fossile repousse de 35 millions d'années l'origine des lézards modernes.

Stocké depuis les années 1950 dans une armoire remplie de fossiles de Clevosaurus (des reptiles proches du tuatara de Nouvelle-Zélande), le spécimen était en fait mal étiqueté. Réexaminé par l'équipe de David Whiteside, de l'école des sciences de la Terre de Bristol, il s'est avéré être plus proche des lézards actuels que des tuataras et sa (re)découverte bouleverse les connaissances sur l'origine de ce groupe.

Une espèce aux nombreuses dents, acérées et pointues

A l'époque, les moyens d'investigation étaient limités et donc difficile de bien placer ce fossile, engoncé dans sa pierre, dans l'arbre de l'évolution. Mais cette fois, il a eu droit aux technologies les plus avancées : scanner à rayons X et reconstruction numérique. De quoi identifier tous les petits os cachés par la roche et les arranger pour dresser un nouveau profil de l'animal. Et selon les conclusions, publiées dans la revue Science Advances, il s'agit effectivement d'une nouvelle espèce, baptisée Cryptovaranoides microlanius. Tout dans son anatomie révèle qu'elle appartient à l'ordre des squamates, groupe qui réunit tous les lézards et les serpents. Doté de caractéristiques propres aux lézards modernes, il a aussi également quelques traits archaïques comme des dents palatines.

Cryptovaranoides microlanius Crédit : David Whiteside, Sophie Chambi-Trowell, Mike Benton and Natural History Museum UK
Cryptovaranoides microlanius Crédit : David Whiteside, Sophie Chambi-Trowell, Mike Benton and Natural History Museum UK

Le spécimen dans sa gangue de pierre. Crédits : David Whiteside / Sophie Chambi-Trowell / Mike Benton / Natural History Museum UK.

Ces très nombreuses dents, acérées et pointues, lui servaient probablement à croquer des arthropodes et de petits vertébrés qu'il chassait dans les petites îles qui entouraient la région de Bristol, à l'époque. Microlanius signifie d'ailleurs "petit boucher".

Cryptovaranoides microlanius Crédit : David Whiteside, Sophie Chambi-Trowell, Mike Benton and Natural History Museum UK
Cryptovaranoides microlanius Crédit : David Whiteside, Sophie Chambi-Trowell, Mike Benton and Natural History Museum UK

Reconstitution des os de Cryptovaranoides microlanius avec la colonne vertébrale, la mâchoire inférieure et les pattes. Crédits : David Whiteside / Sophie Chambi-Trowell / Mike Benton / Natural History Museum UK.

Une origine dans un passé lointain et en crise

Le fossile est daté d'il y a 202 millions d'années, et sa présence indique que les [...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi