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Franc et fort, c'est Dimitri Payet !

LIGUE EUROPA – Dimitri Payet retrouve une coupe d’Europe qu’il avait quittée défait en finale et surtout blessé, le privant potentiellement d’un titre de champion du monde. Mais à 31 ans, le capitaine olympien n’a pas dit son dernier mot et semble bien décidé à ouvrir son palmarès.

Rêver plus haut (AFP)
Rêver plus haut (AFP)

On l’avait laissé sur des larmes. Blessé au cours de son dernier match de la saison – une finale de Ligue Europa à Lyon, perdue 3-0 face à l’Atlético de Madrid – Dimitri Payet voyait ses espoirs de Mondial russe s’envoler en même temps que ceux d’un premier trophée majeur. Le corps du capitaine olympien craquait au pire moment. Alors, pour un joueur dont le mental a toujours eu une influence déterminante sur les performances, on pouvait légitimement craindre une fin de cycle définitive. À 31 ans, sans grands espoirs internationaux ou même nationaux (difficile de prétendre concurrencer sérieusement le PSG), le risque était sérieux de voir Dimitri Payet glisser lentement mais sûrement vers les prestations quelconques, préalables à un dernier contrat exotique ou tout simplement à la retraite. Sauf que quatre mois après sa désillusion européenne, le numéro 10 rend des copies aussi propres que ses ballons. Pour quelles conséquences ?

En France

Lorsque l’OM s’est retrouvé bec dans l’eau avec Balotelli, Marseille craignait pour sa saison. L’effectif n’avait certes pas régressé, mais il n’avait pas progressé non plus. Que Thauvin ou Payet viennent à être un peu moins décisifs et c’est tout un club qui pouvait connaître des moments difficiles. Sauf que depuis, Strootman a signé au milieu, Mitroglou a pris de l’épaisseur en pointe et, entre les deux, Dimitri Payet a rassuré son monde avec un doublé dès la première journée contre Toulouse (4-0). La suite ? Une sortie de route à Nîmes (3-1), une seconde période intéressante face à Rennes (2-2), un match décisif à Monaco (2-3), un superbe but suivi d’une passe décisive dans les dix dernières minutes contre Guingamp (4-0).

Avec sa dernière galette en date, le meneur olympien compte désormais 101 passes décisives en championnat (83 en Ligue 1, 18 en Premier League) et n’est pas moins que le milieu de terrain le plus généreux en la matière sur les cinq grands championnats en 2018 (12 offrandes). Suffisant pour donner des ailes à l’OM et viser d’une place de dauphin directement qualificative pour la Ligue des Champions : Lyon est inconstant à trois points, Monaco en reconstruction à cinq. Et pourquoi pas rêver d’une nouvelle coupe à mettre dans la vitrine ? L’OM a vaincu le signe indien face à un gros en s’imposant à Monaco et Dimitri Payet peut renverser le cours d’un match à tout moment. Demandez donc à la Roumanie.

Et en Europe

L’équipe de France, justement. En annonçant une liste sans Payet, Didier Deschamps concédait que le meneur était, avant sa blessure, un « candidat sérieux ». Aujourd’hui, peut-il revenir dans un groupe champion du monde, objectif Euro 2020 ? La réponse est oui. Car Dimitri Payet a pour lui un profil rare de meneur, une expérience de capitaine potentiellement importante dans un groupe jeune, l’estime du sélectionneur, un capital sympathie élevé chez les joueurs et surtout, surtout, un touché absolument unique lorsqu’il est à son meilleur niveau. Un cocktail forcément intéressant.

Le premier pas vers ce rêve fou d’une dernière grande compétition international à 33 ans passe par la Ligue Europa. Que Payet y fasse briller l’OM, et réciproquement, et le Réunionnais au prénom d’origine grecque aura toute ses chances de défendre le maillot bleu. La saison passée, il faisait partie des trois finalistes pour le titre de meilleur joueur, avec Diego Godin et Antoine Griezmann. C’est simple, Dimitri Payet n’a qu’à réitérer ces performances – et il peut le faire, avec la confiance de Garcia et un jeu peu influencé par les années – et il pourra nourrir de grandes ambitions. Ça commence ce soir face à l’Eintracht. À toi de jouer, Dimitri : droit au but, franc et fort.