France: BNP sous le coup d'une enquête liée au conflit du Darfour, selon la FIDH

FRANCE: BNP SOUS LE COUP D'UNE ENQUÊTE LIÉE AU CONFLIT DU DARFOUR, SELON LA FIDH

PARIS (Reuters) - Une information judiciaire a été ouverte le 22 septembre dernier à Paris à l'encontre de BNP Paribas, qui est accusée de "complicité de crimes contre l'humanité" commis au Soudan, annonce sur son compte twitter la Fédération internationale pour les droits de l'Homme(FIDH).

La FIDH, l'association Expedite Justice et neuf autres plaignants ont porté plainte en septembre 2019 contre la banque française, qu'ils accusent d'avoir indirectement contribué aux exactions du régime soudanais au Darfour.

"C'est ce qu'on attendait, on a déposé cette plainte (...) il y a un an, visant la banque pour complicité de génocide et crimes contre l'humanité", a déclaré Clémence Bectarte, qui représente les plaignants.

La FIDH considère que BNP Paribas, principale banque des dirigeants soudanais de 1997 à 2007, a été "la 'banque centrale de facto' du Soudan pendant la guerre au Darfour alors que le pays était sous embargo international en raison des crimes internationaux commis, qui seront ensuite qualifiés de 'génocide'".

Le Darfour, province de l'ouest du Soudan, est en proie à une guerre civile meurtrière depuis 2003.

BNP Paribas a dit ne disposer "d'aucune information au sujet de cette procédure" et donc ne pas être en mesure de commenter.

La banque est déjà poursuivie aux Etats-Unis. La cour d'appel de Manhattan a jugé recevable en mai dernier une plainte en nom collectif ("class action") de réfugiés soudanais contre la banque.

(Maya Nikolaeva, Matthieu Protard, Jean-Philippe Lefief et Nicolas Delame, édité par Jean-Michel Bélot)