“La France sur un brasier” : les violences se propagent à travers l’Hexagone après la mort de Nahel

“L’appel au calme” du président Emmanuel Macron n’aura pas suffi à éteindre “la colère” des jeunes qui s’est au contraire “propagée de la capitale à la province” mercredi 28 juin dans la soirée, note le Times.

De nouvelles émeutes ont éclaté dans de nombreuses communes de banlieue parisienne et plusieurs villes de France comme Lille, Amiens ou encore Lyon, après la mort à Nanterre de Nahel, adolescent de 17 ans tué par un policier après un refus d’obtempérer. À Toulouse, une centaine d’individus ont tiré des projectiles sur les forces de l’ordre, rapporte le quotidien italien La Repubblica.

La situation s’est ensuite particulièrement tendue dans le chef-lieu des Hauts-de-Seine, déjà théâtre d’affrontements entre habitants et forces de l’ordre la nuit dernière. Plus d’une dizaine de voitures et des poubelles ont été incendiées, et des barrières ont été placées sur la route. Le poste de sécurité de l’entrée du domaine de la prison de Fresnes a aussi été attaqué au mortier d’artifice par des émeutiers, a appris l’Agence France Presse de source policière.

“Des milliers de forces de sécurité supplémentaires” ont été mobilisées pour faire face à cette “deuxième nuit de troubles”, souligne la BBC.

“Le spectre des émeutes de 2005”

Cette “situation électrique” fait resurgir “le spectre des émeutes des banlieues de 2005”, note mercredi soir La Libre Belgique. Le quotidien belge rappelle que ces dernières avaient commencé “après le décès de deux adolescents, morts électrocutés dans un poste électrique à Clichy-sous-Bois […] alors qu’ils tentaient d’échapper à un contrôle policier”.

La France se trouve “sur un brasier” après cette “probable bavure policière”, estimait déjà en fin d’après-midi Le Soir en notant que “l’exécutif a sorti toutes ses lances à eau ce mercredi” pour tenter d’éteindre l’incendie. Emmanuel Macron avait notamment déclaré que le décès de l’adolescent tué à bout portant était un acte “inexplicable” et “inexcusable”.

“Le problème des tirs mortels lors de refus d’obtempérer est systémique en France”, analyse le politologue Sebastian Roché dans une interview accordée au quotidien suisse Le Temps. “On a en France un modèle de police assez agressif, qui doit faire peur, davantage que dans les autres pays d’Europe mais moins qu’aux États-Unis. Et cette loi déroge à des règles de la Cour européenne des droits de l’homme. C’est une singularité française”, estime-t-il.

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