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Frappes ukrainiennes à la frontière russe, les assaillants "repoussés" selon Moscou

Moscou a affirmé jeudi avoir mobilisé son aviation et son artillerie pour repousser une attaque ukrainienne contre la région frontalière russe de Belgorod, où des bombardements massifs ont poussé de nombreux habitants à fuir. Le Kremlin a dénoncé une absence de critiques internationales.

Dans le détail, ce jeudi 1er juin, au moins onze habitants ont été blessés par des tirs d'obus ukrainiens et ont été admis dans l'un des hôpitaux de la ville de Belgorod selon l'agence de presse russe TASS. Parmi eux, quatre se trouvent dans un état grave en soins intensifs.

Plus tôt dans la journée, les autorités ukrainiennes avaient annoncé la mort de trois personnes à la suite de nouvelles frappes russes sur la capitale de l'Ukraine, Kyiv, ciblée quasi quotidiennement depuis plus d'une semaine.

Intensivement bombardée depuis plusieurs jours, la région russe de Belgorod a été le théâtre la semaine dernière d'une spectaculaire incursion d'hommes armés venant d'Ukraine, qui a suscité des questions sur la solidité de la frontière russe.

Jeudi, les autorités russes ont affirmé que les forces ukrainiennes avaient tenté d'"envahir" cette région et mené des frappes nourries qui ont fait onze blessés, notamment dans la ville frontalière de Chebekino.

"Jusqu'à deux compagnies d'infanterie motorisée renforcées par des chars", soit jusqu'à 200 soldats, ont tenté "d'envahir le territoire russe" vers 03H00 du matin (00H00 GMT), a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

L'assaut a été précédé par le "bombardement d'installations civiles", puis "trois attaques menées par des groupes terroristes ukrainiens ont été repoussées" par les militaires russes, épaulés par l'aviation qui a effectué 11 frappes et l'artillerie qui en a mené 79, a déclaré le ministère de la Défense.

Les assaillants "ont subi des pertes importantes" et "ont été repoussés", a-t-il affirmé.

Un groupe se faisant appeler le "Corps des volontaires russes", qui se dit composé de combattants russes pro-Kyiv et qui avait revendiqué un rôle dans l'incursion à Belgorod la semaine dernière, a toutefois affirmé jeudi après-midi que ses hommes livraient des combats en territoire russe près de Chebekino.

Il était impossible de vérifier cette affirmation de manière indépendante.

Habitants en fuite

Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a de son côté rapporté sur Telegram des "frappes ininterrompues" ukrainiennes sur la zone, y compris au lance-roquettes multiples Grad, très destructeur.

Ces frappes ont visé Chebekino, ville comptant 40 000 habitants et située à une dizaine de kilomètres de la frontière ukrainienne. En plus des personnes blessées, plusieurs bâtiments ont été endommagés.

"Le bâtiment d'un foyer touché par les obus est en flammes, celui de l'administration (locale) a également subi des dégâts", a détaillé M. Gladkov, précisant que la ville n'avait plus d'électricité.

Des vidéos sur les réseaux sociaux montraient plusieurs immeubles résidentiels dont la toiture était enflammée.

Selon M. Gladkov, le village de Novopetrovka, également situé dans la région de Belgorod, a lui aussi été visé par des frappes qui ont blessé deux enseignants d'une école locale.

Face à cette situation, les habitants des zones bombardées fuient et sont accueillis dans des centres d'accueil temporaires.

"Le plus grand centre d'hébergement temporaire municipal se remplit progressivement, donc tous les arrivants venant de Chebekino sont envoyés de façon organisée vers d'autres centres inoccupés", a indiqué M. Gladkov.

Situation grave à Belgorod

Les frappes et les affrontements dans la région de Belgorod sont la situation la plus grave rapportée en Russie depuis le début du conflit en février 2022. Elle se produit alors que l'Ukraine dit préparer depuis des mois une contre-offensive d'ampleur.

Mercredi, les autorités russes avaient déjà commencé à évacuer les enfants de zones particulièrement touchées dans cette région.

La capitale russe, Moscou, a elle été visée mardi par une attaque de drones sans précédent, qui a fait deux blessés légers et des dégâts mineurs, selon les autorités.