"Les gens ont peur": depuis la libération de Kherson, de nombreux Ukrainiens fuient la ville

Des habitants font la queue pour la distribution de fournitures d'aide dans le centre de Kherson, le 19 novembre 2022, dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. - GENYA SAVILOV / AFP
Des habitants font la queue pour la distribution de fournitures d'aide dans le centre de Kherson, le 19 novembre 2022, dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. - GENYA SAVILOV / AFP

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky disait envisager "le début de la fin de la guerre" après la reprise de Kherson, où il effectuait mi-novembre une visite surprise. Mais après la joie suscitée par la fin de l'occupation russe, les habitants de cette ville d'importance majeure dans le sud de l'Ukraine tentent de fuir.

Car la région de Kherson continue d'être sous le feu des bombardements russes. Les hôpitaux sont saturés face à l'afflux de blessés, et en quinze jours, plus de 30 personnes sont mortes dans des frappes russes. La gare est donc désormais devenue le point central d’un exode massif des habitants.

"C’est la guerre! On nous tire dessus et on a très peur. Avant-hier, on nous a bombardé. Un obus est tombé juste à côté de chez nous", explique à BFMTV Inna, habitante de Kherson.

"Nos militaires nous ont libérés, c’était calme pendant quelques jours mais c’est depuis une semaine que les bombardements s'intensifient", abonde Katarina.

"Les gens tenaient le coup, mais maintenant, ils sont effrayés"

Et c'est place de la Liberté, là où les habitants célébraient il y a quelques jours encore la libération, que s'organisent les nombreux départs.

"Je suis venu demander comment être évacué. J’ai un petit frère de neuf mois à la maison", explique Vlad, 17 ans. Des bénévoles travaillent sans relâche et font tout pour aider le plus grand nombre à fuir cette ville meurtrie.

"On ne vit pas dans de bonnes conditions. Il n'y a pas d’électricité, pas de chauffage il y a des bombardements: les gens ont peur", résume auprès de BFMTV Viktor, l'un des bénévoles.

"Les gens tenaient le coup, mais maintenant, ils sont effrayés. Beaucoup viennent nous dire que les maisons sont détruites", abonde une autre bénévole. Et pour ceux qui ne peuvent pas attendre une place dans un train, une autre option reste la voiture: des centaines de véhicules ont quitté la ville ces derniers jours. Dans l'espoir de fuir la guerre.

Article original publié sur BFMTV.com