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Go Sport repris par Intersport France

Avec ce rachat, Intersport s’est engagé à sécuriser « 90 % des emplois » pour la somme de 35 millions d’euros.

ÉCONOMIE - Go Sport va pouvoir souffler. L’entreprise spécialisée dans les articles de sport a finalement trouvé un repreneur parmi une vingtaine de candidatures, où l’on retrouvait notamment celles des deux grands favoris : Intersport France et du britannique Frasers.

Et sans grande surprise, Go Sport, en redressement judiciaire depuis janvier, sera repris par Intersport, comme l’a annoncé ce vendredi 28 avril le tribunal de commerce de Grenoble.

Le tribunal a ainsi suivi « l’avis unanime du parquet, des créanciers et des salariés », souligne le procureur adjoint François Touret de Coucy dans un communiqué. Selon lui, Intersport s’engage à reprendre « 72 magasins correspondant à 90 % des emplois », pour un prix de 35 millions d’euros.

Pour racheter Go Sport, les offres d’Intersport France et de Frasers apparaissent les mieux placées pour l’emporter face aux autres candidats, qui n’ont proposé que des reprises partielles de ses actifs et de ses salariés.

L’offre de reprise d’Intersport France, allié à la société qatarie Al-Mana permettait de reprendre 72 magasins et 1 446 salariés des magasins sur 1 574, ainsi que 185 salariés du siège (Groupe Go Sport), défendant « un projet industriel ambitieux ».

Et pour Me Evelyn Bledniak, avocate du comité social et économique central (CSEC) de Go Sport, l’offre d’Intersport offrait de bien meilleures garanties en termes de « pérennité » de l’activité et de l’emploi.

Selon elle, certaines des annonces faites par le groupe Frasers lors de l’audience du 18 avril « ont un peu troublé tout le monde » et sont « de nature à changer considérablement la physionomie du dossier » comme l’hypothèse de fermetures de magasins et de licenciements, ainsi que la « possibilité à très court terme de filialiser (des) magasins ».

Pour ne pas « finir comme Camaïeu »

Le groupe britannique proposait pourtant dans son offre initiale de reprendre 75 magasins et 136 des 227 salariés du siège. Dans les magasins, la filiale de Frasers, Sports Direct, souhaitait reprendre 1 477 salariés. Sports Direct avait également l’intention de faire passer les magasins Go Sport sous son enseigne Sports Direct « de manière raisonnée et progressive au cours des trois ou quatre prochaines années ».

« C’est un projet fantastique pour le groupe Intersport. On mesure quand même la tâche, c’est lourd de reprendre dans ces conditions une entreprise dans un moment comme celui-là », a réagi devant quelques médias le PDG d’Intersport Jacky Rihouet.

« Malgré cette bonne nouvelle qui permet de trouver une solution pour la quasi-totalité des salariés, tous n’ont pas pu être repris. La priorité pour nous est aujourd’hui d’accompagner les salariés qui ne seront pas repris, afin de faire en sorte que chacun et chacune puisse retrouver un emploi au plus vite », a lui affirmé le ministre de l’Industrie Roland Lescure dans un bref communiqué.

Le suspense prend donc fin pour les quelque 2 150 salariés du distributeur d’articles sportifs basé en périphérie de Grenoble qui, au terme de la procédure, devrait rapidement quitter le giron de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, lui-même en pleine tourmente financière et judiciaire.

Sa société Hermione, People & Brands (HPB), qui entendait initialement présenter un plan de redressement de Go Sport avec l’aide d’un partenaire, y avait finalement renoncé « avec regret » le 17 avril, affirmant s’être vu mettre « des bâtons dans les roues depuis le début ».

Un désistement d’ailleurs salué par les salariés, qui disent depuis des mois avoir perdu toute confiance en leur maison-mère et placent désormais tous leurs espoirs dans un rachat de l’entreprise, de peur de « finir comme Camaïeu », autre enseigne détenue par HPB, mise en liquidation fin septembre.

Le parquet de Paris a en outre ouvert une enquête judiciaire pour « escroquerie en bande organisée, blanchiment habituel, banqueroute et abus de bien social », en prolongement d’une information ouverte à Grenoble à la suite de « plusieurs révélations de faits délictueux » signalés par les commissaires aux comptes de Go Sport.

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