Pour la grève du 6 juin, une mobilisation au plus bas contre la réforme des retraites

Pour la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, ce mardi 6 juin, les cortèges n’avaient jamais enregistré une participation aussi faible depuis le début du mouvement dans la plupart des villes (photo d’illustration à Paris).
Pour la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, ce mardi 6 juin, les cortèges n’avaient jamais enregistré une participation aussi faible depuis le début du mouvement dans la plupart des villes (photo d’illustration à Paris).

Les opposants à la réforme des retraites étaient appelés à se mobiliser pour une 14e journée, deux jours avant l’examen de la PPL Liot en faveur de son abrogation.

RÉFORME DES RETRAITES - Pas de baroud d’honneur. Alors que les syndicats appelaient ce mardi 6 juin à une 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la participation dans les cortèges a nettement marqué le pas dans l’Hexagone.

L’examen, jeudi 8 juin, de la proposition de loi Liot visant à annuler le recul de l’âge légal de départ à 64 ans n’a pas suffi à mobiliser : dans la plupart des villes, les cortèges n’avaient jamais été aussi peu fournis depuis le début du mouvement social en janvier.

À Paris, ce sont – selon la CGT – 300 000 manifestants qui ont réclamé l’abandon de la réforme dont les premiers décrets d’application ont déjà été promulgués, 31 000 selon la préfecture de police. Un plancher également atteint les 11 février et 11 mars derniers, selon la centrale.

Lors de la précédente journée de mobilisation le 1er mai, cette dernière avait dénombré 550 000 opposants dans les rues de la capitale, contre 112 000 pour la préfecture de police – des chiffres très loin du record parisien du 23 mars (800 000 pour la CGT, 119 000 pour la police).

Les plus faibles jamais enregistrés

Ce recul s’observe également à l’échelle nationale, avec « plus de 900 000 » manifestants dans toute la France selon la CGT et seulement 281 000 d’après le ministère de l’Intérieur. Des chiffres très loin de ceux donnés lors du pic de mobilisation du 7 mars (entre 1,3 et 3,5 millions selon la place Beauvau ou les syndicats).

Même dans les bastions de la contestation, les chiffres étaient, ce mardi 6 juin, les plus faibles enregistrés en près de cinq mois. À Nantes, ils étaient ainsi 8 600 selon la police, 20 000 d’après les organisateurs – plus bas encore que le samedi 11 mars, point bas du mouvement jusqu’à présent.

Même chose à Rennes, où 5 500 à 10 000 personnes ont défilé, à Rouen (2 900 à 6 000), mais aussi plus au sud à Nice (1 700 à 6 500) et Perpignan (2 000 à 4 000). Quelques villes dépassent de peu leurs jauges minimales, mais suivent tout de même la tendance, comme Grenoble (5 000 à 10 000) et Le Havre (3 500 à 10 000).

Outre cette dégringolade générale, les estimations font encore le grand écart à Toulouse (8 000 à 50 000) et Marseille (4 000 à 50 000).

« Les retraites resteront toujours un combat »

« Le match est en train de se terminer, qu’on le veuille ou non, avec cette inconnue de ce qui se passera jeudi à l’Assemblée », a reconnu ce mardi Laurent Berger. Le numéro un de la CFDT a appelé les syndicats à « peser dans le rapport de force à venir » sur d’autres sujets comme les salaires ou les conditions de travail.

« Nous voulons de vraies négociations », a prévenu à ses côtés la numéro un de la CGT, Sophie Binet. Soulignant que « les retraites resteront toujours un combat », elle a mis en avant l’objectif de « gagner des avancées concrètes ». « L’intersyndicale va rester unie », a-t-elle ajouté, jugeant « probable qu’il y ait d’autres manifestations au vu de la colère dans le pays ».

VIDÉO - Retraites : que retiennent les manifestants, après 5 mois de mobilisation ?