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Guadeloupe: Sébastien Lecornu annonce "118 interpellations depuis le début de la crise"

Le ministre des Outre-mer est arrivé en Guadeloupe ce dimanche après plus d'une semaine de violences dans le département ultramarin.

"Je ne suis pas venu pour incarner un État faible". Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu est arrivé dimanche aux Antilles, où il se rend d'abord en Guadeloupe puis en Martinique, après avoir salué "un retour notable au calme" dans la nuit de samedi à dimanche dans ces deux territoires. Le ministre est arrivé à Pointe-à-Pitre en milieu d'après-midi où il a annoncé "118 interpellations depuis le début de la crise".

"Il nous faut mener un dialogue social avec deux publics: les soignants et les pompiers non vaccinés", a ajouté le ministre, "c'est une réunion de travail que je souhaite, pas une grande messe pour faire de la communication."

Retour au calme

Cette visite intervient après plus d'une semaine de violences et d'émeutes dans ces îles françaises des Caraïbes au fort taux de chômage, en proie à un mouvement né de la contestation contre la vaccination anti-Covid obligatoire pour soignants et pompiers qui s'est étendu à des revendications politiques et sociales notamment contre la vie chère.

Sébastien Lecornu doit rencontrer lundi en Guadeloupe "des élus locaux, des acteurs économiques et des syndicats", comme le lendemain à la Martinique, a indiqué le ministère sans donner plus de précisions, ajoutant que le ministre serait de retour mercredi à Paris.

"Dans les deux territoires de Martinique et de Guadeloupe, un retour notable au calme a eu lieu dans la nuit du samedi au dimanche grâce au travail sans relâche des forces de l'ordre", s'est félicitée cette même source.

En Guadeloupe, la préfecture a confirmé que la nuit "n'a pas vu d'incidents ou de heurts survenir". "Les forces de sécurité ont continué à sécuriser l'ensemble du territoire et de dégager les axes de circulation, notamment en Grande-Terre", a-t-elle ajouté, précisant qu'une interpellation avait eu lieu. En Guadeloupe comme en Martinique, distante de 120 km, les forces de l'ordre avaient essuyé des tirs par arme à feu les nuits précédentes.

"Accord de méthode"

Des violences qui ralentissent l'activité économique des îles et dissuadent les nouveaux arrivants de rester. Comme Kim Dubois, photographe de 23 ans, installée depuis 4 mois en Guadeloupe. Regardant les poubelles qui s'amoncellent à l'entrée de la plage à Petit Havre au Gosier, elle lâche avec regret: "c'est trop galère on va repartir dans un mois".

Avant de s'envoler pour les Antilles, le ministre a salué un "accord de méthode, signé cette nuit (heure de Paris) entre l'État, les élus locaux de Martinique et l'intersyndicale, qui permettra l'ouverture de discussions sur les principales problématiques du territoire (santé, prix des carburants, jeunesse, transport...)", souligne l'entourage du ministre.

"Certaines de ces thématiques concernent l'Etat, d'autres davantage les collectivités territoriales: chacun y prendra sa part", explique cette source qui a pris "note de l'engagement de l'intersyndicale de lever provisoirement les barrages". "Le dialogue social pour les personnels hospitaliers et les pompiers non vaccinés se poursuivra", ajoute cette source.

Le gouvernement "prêt" à évoquer la question d'autonomie

Vendredi, dans une allocution télévisée aux Guadeloupéens, Sébastien Lecornu a affirmé que le gouvernement était "prêt" à évoquer la question de davantage d'autonomie si cela pouvait permettre de "résoudre les vrais problèmes du quotidien des Guadeloupéens".

Depuis cette annonce, l'opposition a multiplié les attaques contre le gouvernement. "C'est l'exemple type de la fuite en avant. C'est une forme de démembrement de l'unité nationale", a fustigé dimanche le candidat à l'investiture LR Xavier Bertrand sur CNews, soulignant "qu'il était temps" que Sébastien Lecornu se rende aux Antilles.

Le ministre des Outre-mer est "hors-sol", a renchéri Marine Le Pen sur LCI. À gauche, la candidate PS et maire de Paris Anne Hidalgo a dénoncé "un manque de considération". La veille, Jean-Luc Mélenchon (LFI) avait jugé "stupéfiante" la "réponse de Macron" et appelé à ne parler statut que "le moment venu". La question de l'autonomie est "hors sujet", a de son côté tranché Elie Domota, porte-parole du collectif syndical LKP.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Nouvelles violences en Guadeloupe : Lecornu lance le débat sur plus d'autonomie