Guerre de l'information : tensions croissantes dans les pays voisins de la Russie

Alors que certains politiciens accusent la Russie de propagande et de manipulation, les analystes mettent en garde contre la promotion active des thèses prorusses par les forces politiques locales. Un exemple concret de cette situation est la Géorgie, où le gouvernement est accusé de servir les intérêts de Moscou.

Géorgie : les thèses anti-occidentales gagnent du terrain

Le gouvernement géorgien, dirigé par le parti Rêve géorgien, a suscité de vives controverses en adoptant un discours clairement anti-occidental.

Les responsables politiques de ce pays, régulièrement pointés du doigt pour leurs attaques contre les États-Unis et l'Union européenne, prétendent que ces derniers cherchent à entraîner la Géorgie dans une guerre.

Pourtant, la majorité de la population ne souscrit pas à ces récits, estimant qu'ils manquent de crédibilité. Néanmoins, certains ont commencé à y prêter attention, suscitant des inquiétudes quant à l'influence grandissante de la Russie sur la politique géorgienne.

Régis Genté, journaliste indépendant spécialiste des pays ex-soviétiques, souligne que la Russie ne cherche pas seulement à convaincre les Géorgiens, mais qu'elle travaille activement avec le leadership géorgien.

Moldavie : Entre division et propagande

La Moldavie, autre pays voisin de la Russie, est également confrontée à des problèmes similaires. Des responsables politiques moldaves se plaignent de la propagande russe qui influence les débats politiques internes.

Depuis des décennies, le pays est divisé entre les partisans de l'Union européenne et les pro-russes, créant une tension persistante.

Felix Hett, représentant de la fondation allemande Friedrich-Ebert-Stiftung en Moldavie, souligne que la principale menace pour le gouvernement moldave est le retour au pouvoir des anciennes forces politiques kleptocratiques, oligarchiques et prorusses. Ces acteurs politiques instrumentalisent les récits russes afin de promouvoir leurs propres agendas politiques internes.

Un organisme pour lutter contre la propagande russe

Face à cette situation préoccupante, la présidente moldave Maia Sandu a pris une initiative importante pour contrer la désinformation.

Elle veut créer un "centre national du patriotisme" qui aura pour mission de lutter contre les discours trompeurs et les influences étrangères néfastes. Maia Sandu accuse ouvertement la Russie "d'aider à préparer un coup d'État" et de chercher "à déstabiliser" le pays, mais Moscou rejette fermement ces accusations, affirmant ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures des autres États.

Cette proposition de Maia Sandu témoigne des défis auxquels sont confrontés les pays voisins de la Russie, qui doivent lutter contre la désinformation et les influences extérieures pour préserver leur souveraineté et leur intégrité politique.