Guerre en Ukraine : à Belgorod, la Russie accuse Kiev d’invasion, ce que l’on sait

Une vue générale de la ville russe de Belgorod, à 40 km de la frontière avec l’Ukraine, le 27 mai 2023.
Une vue générale de la ville russe de Belgorod, à 40 km de la frontière avec l’Ukraine, le 27 mai 2023.

GUERRE EN UKRAINE - La Russie a affirmé ce jeudi 1er juin avoir mobilisé son aviation et son artillerie pour repousser une attaque ukrainienne contre la région frontalière russe de Belgorod.

Le HuffPost fait le point sur cette nouvelle attaque dans la région, qui a poussé de nombreux habitants à fuir. Celle-ci s’est produite alors que l’Ukraine dit préparer depuis des mois une contre-offensive d’ampleur.

• Que s’est-il passé à la frontière russe, près de Belgorod ?

Les autorités russes ont affirmé que les forces ukrainiennes avaient tenté d’« envahir » ce jeudi la région de Belgorod et mené des frappes nourries qui ont fait onze blessés, notamment dans la ville frontalière de Chebekino.

« Jusqu’à deux compagnies d’infanterie motorisée renforcées par des chars », soit jusqu’à 200 soldats, ont tenté « d’envahir le territoire russe » vers 3h du matin, a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

L’assaut a été précédé par le « bombardement d’installations civiles », puis « trois attaques menées par des groupes terroristes ukrainiens ont été repoussées » par les militaires russes, épaulés par l’aviation qui a effectué 11 frappes et l’artillerie qui en a mené 79, a déclaré le ministère de la Défense. Les assaillants « ont subi des pertes importantes » et « ont été repoussés », a-t-il affirmé.

Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a de son côté rapporté des « frappes ininterrompues » ukrainiennes sur la zone, y compris au lance-roquettes multiple Grad, très destructeur.

Ces frappes ont visé Chebekino, ville comptant 40 000 habitants et située à une dizaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, faisant au moins neuf blessés et endommageant plusieurs bâtiments. « Le bâtiment d’un foyer touché par les obus est en flammes, celui de l’administration (locale) a également subi des dégâts », a détaillé Viatcheslav Gladkov, précisant que la ville n’avait plus d’électricité. Des vidéos sur les réseaux sociaux montraient plusieurs immeubles résidentiels dont la toiture était enflammée.

Selon Viatcheslav Gladkov, le village de Novopetrovka, également situé dans la région de Belgorod, a lui aussi été visé par des frappes qui ont blessé deux enseignants d’une école locale.

Face à cette situation, les habitants des zones bombardées fuient et sont accueillis dans des centres d’accueil temporaires.

« Le plus grand centre d’hébergement temporaire municipal se remplit progressivement, donc tous les arrivants venant de Chebekino sont envoyés de façon organisée vers d’autres centres inoccupés », a indiqué Viatcheslav Gladkov.

• Comment Moscou réagit ?

Le Kremlin a dénoncé une absence de critiques internationales après ces frappes ukrainiennes. « La communauté internationale a toutes les possibilités de voir des images, de lire des articles où l’on décrit les frappes sur des immeubles résidentiels, des infrastructures sociales, etc », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

« Et toujours pas un seul mot qui critiquerait ou condamnerait le régime de Kiev pour cela », a-t-il accusé, assurant que cette attaque n’aura « aucune influence » sur la conduite de la campagne militaire russe en Ukraine.

• La région de Belgorod déjà visée la semaine dernière

Intensivement bombardée depuis plusieurs jours, la région russe de Belgorod a été le théâtre la semaine dernière d’une spectaculaire incursion d’hommes armés venant d’Ukraine, qui a suscité des questions sur la solidité de la frontière russe.

Un groupe se faisant appeler le « Corps des volontaires russes », qui se dit composé de combattants russes pro-Kiev et qui avait revendiqué un rôle dans l’incursion à Belgorod la semaine dernière, a toutefois affirmé ce jeudi après-midi que ses hommes livraient des combats en territoire russe près de Chebekino. Il était impossible de vérifier cette affirmation de manière indépendante.

• Quelle situation actuelle en Russie ?

Les frappes et les affrontements dans la région de Belgorod sont la situation la plus grave rapportée en Russie depuis le début du conflit en février 2022. Mercredi, les autorités russes avaient déjà commencé à évacuer les enfants de zones particulièrement touchées dans cette région.

La capitale russe, Moscou, a-elle été visée mardi par une attaque de drones sans précédent, qui a fait deux blessés légers et des dégâts mineurs, selon les autorités. Au début du mois de mai, c’est le Kremlin qui avait été ciblé de nuit par une attaque de drones.

• Quel contexte international ?

Près de 50 dirigeants européens se sont réunis en sommet avec le président Volodymyr Zelensky ce jeudi en Moldavie, défiant le président russe Vladimir Poutine dans ce petit pays voisin de l’Ukraine.

Les participants se retrouvent à seulement 20 km de la frontière ukrainienne pour envoyer un message de soutien à ces deux anciennes républiques soviétiques, alors qu’une nouvelle attaque aérienne a frappé Kiev tôt ce jeudi matin, tuant au moins trois personnes dont un enfant.

« Et voici la photo symbolique du sommet en Moldavie : les dirigeants de tous les pays européens (UE ou hors UE) aux côtés de Volodymyr Zelensky (au centre) »

Le président ukrainien a profité de la tribune offerte par la deuxième réunion de la Communauté politique européenne (CPE) pour plaider avec force en faveur de l’adhésion de son pays à l’Otan et à l’UE.

« Chaque doute que nous manifestons est une tranchée que la Russie essaiera d’occuper », a-t-il martelé. « Tous les pays européens qui ont une frontière avec la Russie et qui ne veulent pas que la Russie leur arrache une partie de leur territoire doivent être membres à part entière de l’Otan et de l’UE », a-t-il poursuivi.

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